Après avoir répondu à l’ancien Président de la République, « SIDIOCA », un ancien Ministre mauritanien des Pêches et ancien Ministre des Affaires étrangères, engage la polémique avec deux autres compatriotes et anciens chefs d’état. Il ne les cite pas nommément. Mais en Mauritanie, tout le monde comprendra qu’il s’agit de Ould Haidala et de Ould Mohamed Vall Ould Eleya qui, comme Sidi Ould Cheikh Ould Abdellahi, et même avant lui, se sont prononcés de façon très catégorique contre le référendum constitutionnel en préparation.
Certes, le comportement de Ould Cheikh Ould Abdellahi s’explique assez facilement par le fait qu’il a des comptes sérieux à régler avec son tombeur : il ne pardonnera manifestement jamais à Ould Abdel Aziz et ses amis leur coup d’état qui l’a chassé définitivement du pouvoir et l’a mis d’une certaine façon hors du jeu politique ; un jeu auquel il n’a d'ailleurs jamais pris vraiment part, ni auparavant, ni après. Un jeu pourtant très aléatoire et volatil. Un seul exemple en dit long sur cette instabilité de notre paysage poltique et l'inconstance de ses artisans : Ahmed Ould Daddah, l’un des plus farouches adversaires actuels du Président Aziz, avait salué sans réserve le coup d’état militaire de 2008 qui a destitué Ould Cheikh Abdellahi au point de récuser lui même le terme « coup d’état » et le remplacer par celui de « mouvement de rectification ». Il est aujourd'hui allié de ce même Ould Cheikh Abdeklahi et de Ould Mohamed Vall !
Les raisons politiques qui poussent ce dernier ainsi que Ould Haidala à s'aligner dans les rangs du camp opposé au régime du Président Aziz, elles, sont moins claires. Mais les questions d'ordre personnel ne doivent pas être totalement écartées de leurs mobiles.
Pour Mohamed Khouna, il y a sans doute les démêlées de ses enfants avec la Justice mauritanienne et parfois avec la Justice étrangère - marocaine notamment. En cause : leur implication, avérée ou présumée, dans le trafic de drogue. Un sujet qui perturbe l’ancien Chef du CMSN, connu pour sa simplicité et sa grande foi de bon musulman. Malgré cela, il a du mal à assumer les dérives qui font la célébrité de ses propres enfants. A cause d’eux et leurs aventures malheureuses, il se sent souvent, à tort ou à raison, visé, comme sa famille, pense-t-il. Ainsi, a-t-il tendance parfois à faire incomber la responsabilité de ce qui lui arrive sur le dos du système politique en place.
Ely Ould Mohamed Vall Ould Eleya, l’ex chef du CMJD aurait, lui aussi, des comptes à régler avec son cousin Mohamed Ould Abdel Aziz Ould Eleya. Le refus de ce dernier d’accepter la prolongation de la période de la Transition entre 2005 et 2007, et son rejet du fameux mot d’ordre du « vote blanc » auquel avait appelé Ely Ould Mohamed Vall lors de l’une ses sorties médiatiques les plus controversées à l’époque, doivent compter dans le différent profond qui opposent les deux cousins aujourd’hui et dont les débuts remontent à la période de la Transition.
Ce sont là des éléments d’analyse susceptibles de servir de toile de fond pour une meilleure lecture de l’article suivant du Dr Abdellahi Ould Nem. Un homme politique qui a une belle plume, et qui s’en sert sans se faire de souci pour dire avec force son soutien total et indéfectible au Président Aziz. Voilà qui explique pourquoi il est très critique à l’égard des ennemis de son ami, dont ces trois anciens chefs d’état mauritaniens bien qu'il ne les cite pas nommément.
El Boukhary Mohamed Mouemel
“ Quand trois anciens chefs d’état rament à contre-courant du peuple mauritanien ! / Par le Dr Abdellahi Ould Nem
La fonction présidentielle oblige ceux qui l’ont exercée à une certaine retenue, à une certaine attitude qui est en même temps altitude, à une ascèse même : j’ose le mot. Malheureusement, trois de nos anciens chefs d’état ont dérogé à cette règle de bonne conduite pour verser, à la faveur du débat sur le référendum proposé, dans une litanie fielleuse, passionnée et sans panache .
Trois anciens chefs d’état confortablement installés dans leur retraite dorée qui ont ressuscité d’un seul coup pour essayer de maquiller leurs rides politiques, de soigner leur popularité abyssale et de s’autoproclamer par leurs cris d’orfraie « les gardiens du temple ». Ils se sont appuyés à cet effet sur un discours dérisoire et même faisandé, dénié de tout fondement, bâti sur des attaques personnelles et des jugements à l’emporte-pièce qui charrient un mélange de rancœur, de règlement de comptes, de hargne et de calomnie, à l’endroit du président de la république démocratiquement élu, Mohamed Oud AbdelAziz, et de son pouvoir.
Trois anciens chefs d’état dont l’indulgente amnésie de notre société ne peut effacer les souvenirs de leurs passages à la tête de l’état mauritanien. Et pour cause : ils n’ont pu léguer pour la postérité, toujours implacable dans son jugement pour les hommes d’état, le moindre acquis positif pour le pays, ce qui les a conduits à sortir du pouvoir et de l’histoire politique du pays avec un résultat qu’ils partagent : une performance dans l’échec.
Une performance dans l’échec qui aurait dû à elle seule les dissuader de s’étaler et de s’exhiber devant une opinion publique pétrie à satiété de bon jugement et d’expérience.
Une opinion publique qui mesure sans grand effort de sagacité l’écart, le fossé, l’immensité entre ces trois périodes et celle que vit aujourd’hui le pays. Dans le premier cas, trois périodes où la Mauritanie était diplomatiquement isolée, exposée aux coups de boutoir des organisations terroristes, économiquement exsangue et socialement fragilisée; dans le second cas, une Mauritanie, sous la conduite du président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui s’est réconciliée au miroir de son histoire et de son rôle géopolitique, intransigeante s’agissant des intérêts supérieurs de la nation, où la corrélation démocratie, développement socio-économique et sécurité trouve sa formulation la plus accomplie et la plus convaincante.
C’est pour ces raisons irréfutables que la césure entre ces trois périodes et la situation présente est particulièrement nette ; et partant, que le choix pour l’ opinion nationale se fait sans ambages en faveur de leur mantra et de leur guide, le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Un soutien qui est le facteur non pas unique, loin s’en faut, mais décisif dans le résultat du référendum, laissant ainsi l’opposition extrémiste et les trois anciens chefs d’état venus à sa rescousse noyer leur support argumentaire dans des vétilles insipides et de mauvais aloi ; et ramer en conséquence à contre-courant du peuple mauritanien ! »
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