C’est pas grave, si Google m’espionnait !

Au fil de mes récentes lectures, notamment en parcourant « Guerres invisibles » de Thomas Gomart, je me suis rendu compte que je joue un rôle économique important, très convoité. Et je ne suis pas le seul. Nous sommes tous « pistés » et influencés, tout doucement et discrètement, afin de faire gagner de l’argent aux entreprises.

Certes, le capitalisme, dans ses formes et modes de fonctionnement classiques, se fiche pas mal des gens : il se construit sur le dos des consommateurs tout en les ignorant largement.

Par contre, aujourd’hui, à l’heure du numérique, un nouveau concept, le capitalisme de surveillance, se développe et procède autrement.

Il s’attache à faire de nous, sans qu’on le sache, des contributeurs ou agents qui fructifient l’activité des opérateurs économiques. Il cherche à prédire et modifier les comportements humains dans le but de générer des revenus pour les entreprises. 

Résultats : nos loisirs et nos passions sont transformés en marchandise. Les entreprises du numérique « les vendent aux annonceurs », affirme Michel Musolino[i].

C’est la contrepartie des services informationnels que nous fournit « généreusement » Google, par exemple. Or, leur gratuité est un leurre. Mais tant que cet « espionnage » ne porte pas trop de préjudice à la personne ciblée, il ne me gêne pas trop personnellement. Surtout qu’en ce qui me concerne, les données personnelles, disponibles sur la toile jusqu'à présent, ne revêtent pas vraiment un caractère confidentiel. C’est vrai cependant que ceux qui les exploitent à des fins commerciales ne doivent pas en abuser. Nous aussi, ne soyons pas radins.

Puis, comment est-ce que l’on pourrait rembourser autrement les services rendus par Google ou les autres entreprises numériques qui nous offrent des tribunes de partage précieuses dont nous dépendons de plus en plus totalement ?

El Boukhary Mohamed Mouemel  

 

 

 

[i] Michel Musolino : « la nouvelle imposture économique", éditions First.

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