La dernière sortie médiatique et politique de l’ancien Président de la république Sidi Ould Cheikh Abdellahi a surpris plus d’un et suscité pas mal d'interrogations. Plusieurs parmi ces réactions sont défavorables à l'ancien Président. Celle du Docteur Abdellahi Ould Nem, un ancien ministre des Pêches et un ancien ministre des Affaires étrangères, compte parmi les plus cinglantes.
Monsieur SIDIOCA, les Mauritaniens ne son pas frappés par la maladie d’Alzheimer ! / par le dr Abdellahi Ould Nem
Dans l’arithmétique des pouvoirs qui se sont succédé en Mauritanie, toutes les empreintes ne se valent pas pour les citoyens et pour la nation. C’est pourquoi, la récente déclaration saugrenue de Monsieur Sidi Ould Cheikh Abdallahia suscité émoi, stupéfaction et désapprobation au sein de l’opinion publique, tant il est mal placé pour s’ériger aujourd’hui en donneur d’exergues.
Une opinion publique qui n’est pas frappée collectivement par la maladie d’Alzheimer pour se rappeler d’abord le passage peu reluisant de l’intéressé au ministère des pêches et sa sortie par la petite porte pour se retrouver dans un poste peu enviable au Niger. Mais une opinion publique qui se rappelle surtout la période particulièrement sombre du régime de SIDIOCA.
Un président tristement célèbre par son discours hésitant et sa vision politique improvisée, mélange d’aveuglement politique et d’ignorance béate des réalités nationales ; célèbre aussi par sa politique frileuse, sans élan ; prisonnier de l’inertie et de la politique du jour le jour, en signant et en persistant à administrer, à défaut d’un traitement radical des problèmes, les purges et les saignées que le médecin imposait au malade de Molière pour son bien, et qui étaient en réalité l’origine de sa faiblesse continue.
Et dans ces conditions, le pays tanguait sous sa présidence : le présent scellait beaucoup d’angoisse, l’avenir faisait particulièrement peur et, comme aimanté par un destin tragique, il glissait inexorablement sur une pente savonneuse vers la sortie de l’histoire. Même l’unité de l’armée, garante en dernier ressort de l’intégrité du pays, n’était pas épargnée par ces agissements.
Au vu de ces empreintes particulièrement ternes, comment le président SIDIOCA, qu’on croyait à juste raison définitivement enterrer dans notre sous-sol politique, peut-il avoir le courage de s’adresser aujourd’hui à l’opinion publique ? Ce n’est certainement pas pour l’intérêt du pays, car tout le long de sa carrière, il n’a jamais manifesté le moindre intéressement à la situation politique intérieure, ni consenti le plus petit sacrifice au service de la Mauritanie. En réalité, son seul objectif, du reste sournois, est de régler les comptes strictement personnels à travers la prise de position sur un sujet national, le référendum proposé par le président Mohamed Ould Abdel Aziz en vertu de l’article 38, qui n’est point discutable.
Un référendum soumis aux citoyens mauritaniens particulièrement avertis qui font la juste part entre la réalité concrète et les discours cacophoniques, entre la situation actuelle et celle qui fut avant Aout 2008.
Des citoyens qui ont retrouvé pour la première fois avec le président Mohamed Ould Abdel Aziz l’incarnation idéale d’une Mauritanie qui conjugue organiquement une histoire riche et glorieuse avec l’engagement résolu dans la voie de la modernisation et du progrès.
Une histoire glorieuse, cette sève nourricière dans laquelle notre peuple puise les ressorts collectifs de sa force morale, de l’amour de la patrie et de son refus de soumission aux forces extérieures. Une histoire glorieuse qu’illustrent on ne peut mieux la résistance farouche à la colonisation et le sang versé par nos martyrs tombés au service de la patrie ;et que les deux bandes rouges de l’emblème national proposé doivent nous interpeller constamment pour que notre mémoire historique reste vivante, surtout celle des jeunes qui ont tendance à grandir, à la faveur de la mondialisation, dans une sorte de présent permanent sans aucun lien organique avec le passé.
Mais aussi une Mauritanie inexorablement engagée dans la voie de la modernisation conformément à une stratégie réfléchie, rationnelle, multidimensionnelle ; une stratégie qui a permis dans un laps de temps très court l’édification d’un état réellement autonome dans ses décisions de souveraineté nationale, démocratique, social, distributeur des richesses du pays entre toutes les couches de la population ; un état devenu pionnier dans la région dans les domaines vitaux de la santé, de l’eau, de l’énergie, de la pêche, de l’agriculture, de l’infrastructure routière ; un état qui a retrouvé sa vitalité culturelle au service de l’unité nationale et sonrôle diplomatique prééminent que lui confère sa position géostratégique ; enfin, un état unanimement reconnu dans la région et dans le monde, comme un modèle réussi dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes.
C’est cette Mauritanie d’aujourd’hui, résultant de l’interaction organique entre le passé et les impératifs du présent, mais aussi fruit abouti de la cohérence entre une pensée et une action constructives, que les citoyens mauritaniens soutiennent dans leur majorité écrasante. Ils en constituent l’œil pour la surveiller, le rempart pour la défendre.
Et ce n’est pas les cris d’orfraie exténués de Monsieur SODIOCA, ni ses intentions perfides pour semer le doute et la confusionqui changeront d’un iota ce soutien indéfectible du peuple mauritanien au président Aziz à travers le vote massif au référendum sur la constitution.
Docteur Abdallahi Ould Nem
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