Les vagues de réactions hostiles, provoquées par les propos d’ Ahmedou Ould Al Wadia au sujet des résultats du dernier concours de recrutement d’élèves officiers, continuent de nourrir les débats, y compris au sein du propre camp politique d’Al Wadia. Si certaines personnes distinguées parmi ses amis -ou anciens amis- au sein de la mouvance des Frères musulmans, comme Mr Cheikhani Ould Beiba, se sont nettement désolidarisées de lui, d’autres par contre le soutiennent comme ils peuvent .
C’est le cas notamment de Mohamed Jemil Mansour qui peine à trouver de bons arguments pour ce faire. En volant au secours de son ami, l’ancien patron du parti Tawassoul a en gros répété les mêmes attaques formulées par Ould Al Wadia, mais en les épaulant d’une proposition particulièrement curieuse.
Pour Jemil, en matière de concours de recrutement, l’armée ne devait pas avoir des règles, « à cause des conditions d’obtention du baccalauréat », explique-t-il ; et si elle en a, « elle ne devait pas les appliquer à la lettre », confirme-t-il encore son raisonnement.
L’ancien leader de l’organisation des Frères musulmans en Mauritanie s’oppose donc farouchement à la mise au point ou la mise en œuvre de toute norme juridique, réglementaire, ou administrative, quand il s’agit de recrutement militaire. La seule voie pour lui d’assurer l’égalité des chances entre les citoyens !
Bien que son idée soit surprenante, elle ne fait pas pour autant preuve d’originalité en termes de pensée politique. Déjà, au 19e siècle, c’est ce que préconisaient les Anarchistes en France.
Leur devise « ni dieu, ni maître », résume bien leur philosophie politique : pas de règles contraignantes, pas d’hiérarchie, pas d’organisation...
Jemil Mansour semble bizarrement s’en inspirer aujourd’hui. Le savait-il?!
El Boukhary Mohamed Mouemel
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