Oui pour les manifs populaires, si l’on avait un passe sanitaire en Mauritanie…

Des lecteurs m’ont interpellé sur WhatsApp en demandant : pourquoi suspendre ou reporter les activités, cérémonies ou manifestaions à caractère populaire, politiques, culturelles, sportives… alors qu’elles sont largement reprises dans le monde, après les premières périodes de confinement ? Ils prennent pour exemples les activités qui se déroulent dans les pays développés, notamment en Europe, aux Etats-Unis, au Japon, etc.

Leur réaction fait suite à un article que je viens de publier il y a quelques heures en arabe[i], dans lequel je suggère le report du meeting populaire de l’UPR prévu le samedi prochain à Nouakchott.

Je leur réponds que, dans les pays qu’ils citent comme preuve, des systèmes de passes sanitaires sont institués. Ceux qui n’y satisfont pas sont interdits de participation aux activités à caractère populaire. Ils ne peuvent également pas accéder aux lieux de fréquentation publique : salles de cinéma, restaurants, musées, stades, salles de sport...

Un passe sanitaire consiste à fournir une garantie prouvant que la personne qui la détienne ne présente pas un risque de transmission de la maladie.  Cela consiste à présenter au minimum l’un des trois documents suivants :

  1. Un bulletin ou certificat de vaccinationattestant que la personne concernée dispose d'un schéma vaccinal complet et du délai nécessaire après l’injection finale ;
  2. La preuve d'un test négatiftests RT-PCR et antigéniques, datant de moins de 24h ;
  3. Le résultat d'un test RT-PCR ou antigénique positif attestant du rétablissement de la Covid-19, datant d'au moins 11 jours et de moins de 6 mois.

Tels sont les modes ou formes du passe sanitaire mis en place en France. On les retrouve globalement, avec quelques variantes près, dans de nombreux pays.   

Toutefois, en Mauritanie, aucune de ces conditions n’est requise pour participer à quoi que ce soit. C’est dire que le passe sanitaire est totalement absent de notre langage, comme de notre vie sociale. C'est la cas dans la grande majorité des pays africains.

Dans ces conditions, s’abstenir de prendre part aux rencontres et activités populaires reste un moyen indispensable de protection sanitaire pour notre population face au Covid 19. Une attitude qui est surtout vivement conseillée face à la grande contagiosité d’Omicron, la dernière souche du virus découverte en Afrique du Sud. La vitesse avec laquelle ce variant se propage depuis quelques semaines dans le monde en fait le plus grand défi sanitaire en matière de lutte contre la pandémie.

Suspendre pour une période donnée les activités qui attirent d'importants publics constitue l'un des moyens préventifs que nous devons mettre en œuvre. C'est pourquoi, nous suggérons aux partis et organisations syndicales, entre autres acteurs politiques, sociaux et culturels, d'éviter pour le moment la tenue de meetings et de manifestations populaires.

El Boukhary Mohamed Mouemel 

 

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