Aucune grande ambition politique pour une nation ne peut se contenter de mots galvaudés et de slogans creux ruminés à satiété dans les tours d’ivoire. Elle est plutôt pensée politique émanant d’une juste et objective appréciation de la réalité concrète et exprimée en actes, en réalisations tangibles, qui répondent aux attentes des populations concernées.
C’est là la différence fondamentale entre la politique et la phraséologie. La différence entre la pensée et l’action du président Mohamed Ould Abdel Aziz et les slogans creux de notre opposition radicale.
Une opposition radicale prisonnière d’un discours éculé, voire fossilisé, qui la confine aujourd’hui dans un isolement de plus en plus parlant qui a vite succédé à ses prédictions catastrophistes de Cassandre. C’est qu’une stratégie politique bâtie sur le mensonge protecteur et le déni des réalités, sur des thèmes marginaux, ne saurait perdurer devant l’arithmétique souveraine des actions concrètes vues et vécues quotidiennement, et gravées dans le marbre.
Trois sujets illustrent aujourd’hui le décalage entre les tonitruantes annonces de cette opposition extrémiste et ses chétives incidences politiques sur le terrain.
Annoncée à grand roulement de tambours, la campagne contre l’organisation du référendum a fait aujourd’hui pschitt devant la mobilisation sans cesse croissante du peuple mauritanien pour un Oui massif aux élections du 15 Juillet 2017. Pourtant, cette opposition extrémiste n’a pas lésiné sur les moyens pour endosser le rôle des « Robins de bois ». De la déclaration d’anciens chefs d’Etat et de celle d’anciens bâtonniers de l’ordre des avocats, au soutien de l’ancien conseiller et homme de confiance du dictateur Blaise Campaoré, le sulfureux Limam Chafi, en passant par la cabale médiatico-politique forcenée.
Mais devant l’échec cuisant de cette campagne contre le référendum, ce sont des faits divers qui alimentent aujourd’hui le discours de cette opposition extrémiste en pleine déshérence.
D’abord, le tapage fait autour de l’expulsion de deux françaises de la Mauritanie qui, sous le paravent de travail de recherche, voulaient rouvrir, de manière pernicieuse et par dérisoire calcul de notoriété académique abyssale, le dossier des séquelles de l’esclavage aujourd’hui en voie d’éradication. Elles ne savent pas, ainsi que leurs indignes collaborateurs nationaux, que cette expulsion émane d’une conscience aigüe nationale pour qui la dignité d’un peuple est essentielle dans la construction d’un Etat et la préservation de son unité une ligne rouge pour les nationaux, à plus forte raison pour les étrangers .
Ensuite, transformer l’arrestation d’un sénateur pour des raisons connues pour en faire un événement politique de premier plan est en réalité une attitude irraisonnable et irresponsable qui semble trahir une étonnante confusion d’idées, hélas toujours répandue malgré l’ancrage de la démocratie, l’ancrage de l’Etat de droit, et l’ancrage de l’indépendance de la justice dans la Mauritanie d’aujourd’hui. Il s’agit d’un problème exclusivement de justice et, en tant que tel, laissons à César ce qui appartient à César, loin des interférences et des pressions politiques. En politique, toute stratégie improvisée, fondée sur des prises de position relatives à des sujets subalternes au jour le jour, mue par des considérations subjectives, est toujours excessive dans sa forme et insignifiante dans sa portée. Et à l’insignifiance politique de cette opposition extrémiste, le peuple mauritanien oppose, en plus d’une attitude de dédain, un soutien indéfectible au président Aziz. Parce que tout simplement il fait la différence entre l’action concrète et la phraséologie.
Docteur Abdallahi Ould Nem
category: