Nouadhibou, capitale économique de nom/ par : El Wely Sidi Haïba

Reposant sur la cote la plus poissonneuse au monde et visitée au quotidien par le train le plus long du monde, Nouadhibou, presqu’ile au climat contrastant totalement comme par magie  avec le reste du littoral, est appelée à tort « capitale économique du pays ».

A part  le passage forcé - entamé par le colon français - des minerais de  fer  aux premières années de son extraction de la Kédia d’El Jil il ya plus de soixante ans, par son port presque naturel sur le récif naturel  de ses falaises, la cité qui ne cesse de gonfler son effectif en terme de populations ne donne aucun visage de ville  industrielle,  ni économique au sens du rendement par un dynamisme constant porteur et durable.

 Aujourd’hui encore et malgré une activité mercantile reposant officiellement et en apparence sur la pêche à outrance dans ses eaux les plus poissonneuses au monde, la ville ne cache pas sa dépendance totale en tout produits du Royaume chérifien voisin, de l’Algérie via le Polisario et des flux de la mondialisation à travers les réseaux du trafic des stupéfiants dont les plaques tournantes ne peuvent être cernées, tellement elles sont volatiles et changeantes.

Arpenter la ville de fond en comble  fait découvrir à tout visiteur curieux ou observateur vigilant une opulence presque inédite dans toute la Mauritanie. Opulence qui s’affiche tant bien que mal  sur fond d’une quasi inexistence d’activités économiques réellement solvables.

Pas de traces d’usines de traitement du poisson principale richesse, et moins encore d’autres produits halieutiques teltes que les algues marines et diverses richesses de ses fonds. Même le tourisme, dont les sérieuses raisons d’existence et possibilités de développement et d’exploitation existent bel et bien, est ici presque négligé, voire délaissé.

A part les Chinois zélés, les demandeurs chevronnés du passage vers l’Europe via les Iles Canaries et le Maroc, les vendeurs à la sauvette sahraouis de produits d’hydrocarbures et autres alimentaires et médicamenteux acheminés de leurs lointains camps en Algérie, les autochtones et autres de la proximité d’appartenance, oisifs et paresseux semblent tirer leur opulence de la triple baraka, politique aux allures d’alliances tribalo-régionales et argent facile.

Nouadhibou, capitale économique par le nom ne reconnait pas, à l’instar de Nouakchott, la culture dans toute sa dimension. Dans un marasme permanent elle continue d’être démunie dans une vulgarité absolue de cinémas ou théâtres, de  bibliothèques et d’expositions de quelque nature que ce soit.

Et si d’aventure quelques activités  arrivaient à s’y tenir, elles porteraient bien inévitablement le linceul du vulgaire tribalo régional ou  tout au plus l’aspect folklorique immuable le moins disant dans le pays.

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