Qu’on détienne le courage et l’honnêteté intellectuelle pour le déclarer ou l’arrogance et la prétention pour le nier, la Mauritanie est depuis son indépendance sous le couperet de la double médiocrité et trahison.
La médiocrité tout d’abord parce que le pays, indépendant depuis plus de cinquante six ans, ne participe, d’aucune manière et à un quelconque niveau, à l’apport de la connaissance devenu mondiale à travers la représentativité d’éminents professeurs qui dispensent au-delà de leurs pays - bien servis - sur les plateformes et les campus universels, des conférences de teneur, comme le font bien depuis des années une pléthore de professeurs sénégalais, marocains, tunisiens et de bien d’autres pays dans la sous-région. Moins encore, le pays ne participe pas aux expériences planétaires à travers des experts de notoriété mondiale comme ceux que nous recevons, toutes nationalités confondues, de temps en temps venus disserter sur les immenses richesses de nos sous-sols, de nos cotes, de notre berge fertile du fleuve, de nos oasis et de notre cheptel ; comble de l’impotence.
Quant à l’immense trahison, elle, porte sur deux volets. Le premier tient à la dilapidation systématique des deniers publics à travers l’immense courant d’une gabegie manifeste par le désordre dans l’administration, dans les entreprises publiques, les dépenses exagérées et les immenses pertes de l'argent de l’Etat en l’absence de toute surveillance ou contrôle comme le disent, par ailleurs, et si bien les économistes dans leur définition de cette tare.
Et c’est en l'absence de toutes mesures efficaces que la corruption et la mauvaise gestion compromettent considérablement les faibles efforts du pays pour l’instauration d’une bonne gouvernance, et réduisent considérablement, les ressources disponibles pour les faibles actions dites de lutte contre le sous développement et la pauvreté.
Le deuxième volet de la grande trahison et qui lamine profondément le pays tient à l’action politique détournée de ses nobles objectifs par des acteurs, dans leur grande majorité, peu scrupuleux. Leurs objectifs égoïstes s’articulent invariablement autour du pouvoir et de l’enrichissement. Il ne faut pas détenir de grandes loupes pour s’en apercevoir. Les divergences pernicieuses des pôles dits bien à tord de la majorité (partis opportunistes sans discours propres), de l’opposition dite du dialogue (discours teinté d’hypocrisie), de l’opposition radicale (sans esprit du leadership ni actions concertées ne cessent de s’amplifier, en l’absence de discours porteurs et convaincants et mettent à mal une démocratie que tout montre incongrue.
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