La vie politique demande nécessairement un certain esprit. Quand on s’y engage on doit bien savoir où l’on va, les moyens qu’on doit utiliser, les relations qu’on peut avoir. Quand on s’engage dans la sphère du politique, c’est qu’on a des ambitions pour le pays. Cela veut dire qu’on tient à son indépendance, à ses valeurs et aussi à sa propre fierté. On ne peut pas revendiquer le pouvoir politique, se déclarer « opposant » et en même temps servir des intérêts étrangers
Malheureusement, certaines franges de notre opposition, incapables de trouver des échos favorables à l’intérieur du pays se trouvent obligées - par je ne sais quelle force- de se tourner vers l’extérieur. Ellent prennent l’exemple sur l’IRA ; une organisation illégale, extrémiste, raciste, qui se vante de ses relations aux Etats Unis où un certain lobby pro sioniste, anti-Islam et anti-mauritanien la prend en charge.
Dans le même sillage de l’Ira, il est regrettable qu’un grand homme d’affaires comme Mohamed Ould Bouamatou, et que le RFD, une formation politique dirigée par un homme suffisamment expérimenté de la stature d’Ahmed Ould Daddah, cherchent par tous les moyens à cultiver des relations privilégiées avec des puissances étrangères et d’en faire l’essentiel de leur gain politique. Rappelons que Bouamatou a quitté le pays de son propre gré, pour des questions d’argent qui l’opposaient aux services fiscaux mauritaniens. Il aurait été redevable d’impôt vis-à-vis de l’Etat.
Ce différent lui donne manifestement des raisons suffisantes pour s’investir totalement dans toute opposition radicale qui combat le régime de Ould Abdel Aziz, un régime dont Bouamatou a été l’un des plus grands soutiens. ( On le voit sur la photo à côté de Ould Abdel Aziz lors de la campagne electorale de ce dernier en 2009).
Cependant, des hommes politiques sages de la trame d’Ahmed Ould Daddah devaient-il tomber dans le piège en se laissant manipuler par un homme d’affaire qui, parait-il, se soustrait à ses obligations citoyennes ?
Mohamed Ould Bouamatou n’est pas un homme politique. Bien au contraire, en tant qu’homme homme d’affaires, ses modes d’action et sa philosophie politique reposent sur l’argent. Pour lui la voie est toute tracée : tout se vend et tout s’achète. C’est sur la base de ce principe de commerce tous azimuts qu’il investit depuis quelque temps pas mal de moyens financiers pour régler ses comptes avec le pouvoir actuel, en orientant son effort vers l’extérieur.
Se tournant vers la France, il a pris en main Mondafrique, un site français qui travaille désormais pour lui; comme il a créé la “Fondation pour l’égalité des chances en Afrique” dont le siège est à Bruxelle. Une fondation qui soutient et recompense surtout des voix opposées au pouvoir muritanien. Sur le plan local, il a donné beaucoup d’argent pour le Lycée français, des centaines de millions – et aucun sou pour les établissements scolaires mauritaniens. Il vient d’offrir un local tout aménagé pour l’Alliance Française de Nouakchott. A l’inauguration de ce siège il y avait Ahmed Ould Daddah en tête avec Kane Hamidou Baba , Ahmed Ould Hamza , Président de l’Alliance, Ahmed Baba Ould Azzizi Ould Mamy… tous se déclarant de l’opposition.
Ces grands cadres mauritaniens sont-ils vraiment conscients des impacts politiques des « soutiens » financiers que fournit Bouamatou et qui sont orientés vers l’extérieur ?
Quelle que soit la réponse, une chose est certaine : les puissances et les organismes étrangers n’ont que des intérêts. Ils ont la triste habitude de se servir de certaines élites des pays en voie de développement comme de vulgaires valets avant de s’en débarrasser un jour. Nos hommes politiques, comme nos hommes d’affaires, ne doivent pas perdre de vue un tel risque.
Sidi Elemine
Source : sidelemine1@yahoo.com
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