La jeunesse, on le sait, est le plus puissant levier des nations, la condition indispensable de tout progrès politique, économique et social ; elle contient en germes tout l’avenir. Et à cette époque singulière de notre Histoire, nous devons savoir gré à la vision prospective du président de la république, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a donné précisément à nos jeunes un rôle-phare dans la Mauritanie d’aujourd’hui.
Par la nomination d’abord d’un haut conseil de la jeunesse pour mettre en exergue les spécificités et le rôle particulier qui leur incombe dans la construction d’un avenir digne des gloires et de la grandeur de notre passé ; par le lancement ensuite d’une stratégie ambitieuse nationale de la jeunesse et des sports qui leur permettra de cultiver et d’affûter leurs talents, de valoriser leur créativité et de s’épanouir pleinement, pour qu’ils puissent remplir leurs obligations de citoyenneté, dans un climat de dignité et d’égalité de chances ; enfin, par la priorité accordée à l’enseignement, car l’adhésion des jeunes à ce choix stratégique reste tributaire de leur niveau de qualification et de la manière avec laquelle ils sont préparés pour l’avenir, deux préalables pour leur implication consciente dans la réalisation de cet ambition projet de société avec optimisme, énergie et bonne volonté.
Un optimisme naturel qui doit être transformé en espérance pour le pays ; une énergie bien canalisée pour se transformer en vertu morale ; une volonté inébranlable pour vaincre les défis du présent et aborder sereinement les perspectives d’avenir. Vaincre les défis du présent, c’est, là, du reste la tâche prioritaire assignée aujourd’hui à la jeunesse et qui consiste à préserver les grands acquis enregistrés et à lutter avec toute la vivacité dont elle est capable contre les forces antinomiques du progrès.
La préservation en premier lieu par la jeunesse des grands acquis de développement qu’a connus le pays depuis 2008 et qui embrassent tous les domaines de la vie publique. Les préserver comme la prunelle des yeux des ennemis intérieurs et extérieurs de la nation, mais aussi les potentialiser, maximiser leurs retombées socio-économiques importantes par l’unité, l’éducation, le travail, le sacrifice et l’encadrement des populations. C’est, par ce biais, que nous forcerons davantage l’allure du pays vers un avenir encore plus radieux.
La lutte implacable, en second lieu, contre deux maux toujours fortement ancrés dans notre société : le tribalisme et l’ethnicisme.
L’ordre tribal, véritable démon qui régente encore notre univers social et mental, ne peut être combattu radicalement que par les jeunes, dont le niveau intellectuel, la vision du monde et le mode de pensée, les rendent plus portée vers l’avenir ; un avenir qui est pour eux une nouvelle manière d’être, un vivre ensemble nouveau, une démocratisation même, le tout les libérant du fardeau du passé, des pesanteurs historiques surannées et des traditions anachroniques.
L’ethnicité, forme étroite et exclusiviste d’appartenance, est aussi un obstacle non moins important à la construction d’un état moderne bâti sur la démocratie, la bonne gouvernance et l’égalité fondée sur la citoyenneté, nonobstant l’appartenance ethnique. Là aussi, la jeunesse, en raison de son niveau et de son ouverture sur le monde, appréhende mieux que quiconque que tout raidissement ethnique, de quelque bord qu’il provienne, est un énorme coup de massue porté à notre pacte social, à notre devoir de fraternalité nationale et au socle commun de nos valeurs partagées qui se sont lentement et progressivement enracinées dans le substrat des vertus unitaires. Elle appréhende aussi, à travers la lecture toujours édifiante de l’Histoire des nations, qu’aucune république, jamais un état, nulle démocratie ne peuvent être bâtis sur les ressorts ethniques. Et que surtout les tentatives pour le faire ont conduit à des conséquences toujours douloureuses : la désintégration des souverainetés et la décomposition des états, comme dans certains pays frères et amis
Le terrorisme et le fondamentalisme religieux doivent également faire l’objet de la part de la jeunesse d’un combat énergique, comme formes nouvelles de menace avérée dans toute la région. Non seulement ils sont en porte à faux avec les fondements de notre Sainte religion, l’Islam, dont elle est d’ailleurs la première victime, mais aussi parce que la jeunesse est leur cible de prédilection à travers leur embrigadement idéologique et les rêves chimériques qu’ils miroitent aux plus crédules.
Dans cette phase singulière que nous traversons, la jeunesse, comme force et locomotive de dynamisation du développement socio-économique, se trouve aujourd’hui investie par le président Aziz de ce rôle d’avant-garde difficile mais exaltant. Ses immenses potentialités culturelles, son énergie, son ouverture, son basculement progressif dans la révolution du numérique et sa vision moderniste transcendant les pesanteurs sociales, sont autant d’atouts qui la prédisposent à être à la hauteur de cette mission historique éminemment exaltante. Nul doute que dans l’unité et la cohésion ce pari sera largement gagné, car notre jeunesse ne peut pas être, comme dit Albert de Mun : « le soldat vaincu d’une cause invincible ».
Docteur Abdallahi Ould Nem
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