Le silence du confinement libère l’intuition originelle, à des moments d’évasion de l’esprit, par un bouillonnement d’idées qu’il serait égoïste de laisser en friche.
Egrenant les heures qui se succèdent du temps qui suspend son vol avec le refrain du poème (le lac) d’Alfonse de Lamartine, se dévoile, stoïquement, la fragilité de l’espèce humaine face à l’agression foudroyante d’un virus invisible qui menace la vie des terriens sur une planète, déjà, secouée par le dérèglement climatique, les conflits sanglants, les guerres destructrices et l’insécurité due à l’expansion du terrorisme transnational avec ses multiples formes et ramifications.
Sans céder à la tentation pessimiste, comme Henri de de Matherland qui conçoit la vie comme « une ronde mélancolique des êtres », je ne suis mu que par le désir de sensibiliser mes semblables sur les bienfaits du confinement et des mesures protectrices édictées par l’autorité détentrice du pouvoir légitime dans l’intérêt de la nation : Rester à la maison pour se protéger, n’est pas une restriction punitive ; mais, au contraire, un comportement civique qui renseigne sur deux qualités intrinsèques d’un citoyen modèle : le civisme et l’amour de la patrie.
Certes, la liberté d’aller et revenir est un droit inaliénable, mais ce droit connait des limites dictées par l’intérêt général.
La pandémie se répand, de façon frénétique, prenant au dépourvu, l’humanité tout entière.
Le seul antidote, à l’heure actuelle, est le confinement préventif qui, pour produire ses effets, doit, nécessairement, se nourrir d’une conscience collective des risques liés à la contagion, en se mêlant aux autres sans prendre les précautions d’usage par l’observance des règles prescrites aux plans national et international.
Sur un plan interne, notre pays a vite réagi face à l’ampleur du phénomène en actionnant les leviers éventuels, grâce à des mesures de prévention dans les divers domaines.
Ces mesures se sont traduites par la création de commissions chargées du suivi de l’épidémie du corona virus et qui sont à pied d’œuvre en matière de diplomatie, de santé, de sécurité, d’économie, de transport et d’hébergement dans des sites aménagés pour accueillir les personnes soumises au confinement, dont certaines sont sorties de l’isolement suite à des tests négatifs à la fin de la période d’observation (14 jours).
C’est, ici, le lieu de noter la promptitude avec laquelle le gouvernement a fait face à la menace du COVID-19 et la prise de conscience de la population qui va crescendo au fur et à mesure du bilan lugubre de la pandémie dans le monde.
A cet égard, le discours que le Président de la République a prononcé le 25 mars courant est venu comme une réponse puissante à la question : « Comment prévenir l’épidémie en conjurant les risques d’une crise socio-économique qui pourrait en découler ? »
Ce sera, désormais, grâce à une conjonction de la prévention avec la création d’un fonds de solidarité, doté de 25 milliards MRO destiné à éviter une éventuelle pénurie alimentaire, soutenir le pouvoir d’achat des populations en exonérant certains produits et services à l’importation.
En filigrane de son discours, le Président de la République a réveillé la fibre citoyenne en faisant un appel à chacun, sans distinction aucune, pour intégrer dans son l’idiosyncrasie la nécessité de renforcer l’action gouvernementale face au péril épidémique.
Quant à la mobilisation internationale, la dynamique attendue repose sur la stratégie de l’organisation mondiale de la santé pour faire face à la progression rapide et incontrôlée du virus.
Dans ce contexte de fébrilité généralisée, le monde est saisi d’une panique corona-virale et semble, démuni, en dépit de la puissance des uns et de la superpuissance des autres. Aucun Etat n’est, en ce moment, capable d’endiguer ce fléau mortifère.
Hélas, le XXIe siècle continue de livrer ses mystères avec l’alternance de chocs et naufrages exposant les nations de tous les continents aux Tsunamis, catastrophes naturelles et épidémies d’Ebola à Coronavirus.
Ces défis multiformes, associés à la menace asymétrique du terrorisme, affectent, sensiblement, la quiétude et la tranquillité sur notre planète et induiront, probablement, des transformations de l’ordre mondial.
Un nouvel ordre naîtra de ces mutations intrigantes au sein duquel la puissance et la faiblesse se confondent du fait de l’absence quasi-nulle de résilience des uns et des autres face au choc sanitaire.
Ce constat lancinant m’inspire les réflexionssuivantes :
- La crise sanitaire mondiale nourrit la théorie du choc et naufrage des civilisations ;
- La capacité de résilience des puissants est, relativement, égale à celle des faibles face au Coronavirus ;
- Le choc épidémique révèle l’importance de l’individu en matière de prévention, puisqu’en se confinant il contribue à prévenir sa contagion et celle des autres ;
- Le dépistage de masse est une mesure préventive pour réduire les risques de la contamination par le virus ;
- La solidarité sociale est nécessaire face à l’urgence humanitaire ;
- La mondialisation de la santé relègue au second plan celle de l’économie.
- La communication numérique permet de suppléer le vide créé par le confinement ;
- La pollution diminue grâce au confinement au profit de l’air pur sur une planète menacée par le réchauffement climatique ;
- La recherche scientifique, à ce jour, balbutiante focalise l’espérance d’une population mondiale friande d’un antidote miracle ;
- L’ordre mondial est-il en train de subir de profondes mutations génératrices de nouveaux paradigmes et suprématies ?
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L'auteur est charé de mission au Ministère des affaires etrangères et de la coopération.
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