
La démocratie est une grande aventure au sein de l’aventure de l’Histoire. Elle doit certes tolérer les débats d’idées, les points de vue les plus contradictoires, même si elle n’est pas suffisamment enracinée dans la conscience des citoyens ; mais elle peut aussi se laisser détruire et détruire le pays par l’émergence d’un parti foncièrement anti-démocratique qui abolit la démocratie.
Historiquement, nous avons vu la victoire par voie démocratique qui a aboli purement et simplement la démocratie en Allemagne en 1933, voire déboucher sur une guerre civile impitoyable comme en Espagne en 1936.
Plus proche de nous, le règne de Morsi et de son parti, les frères musulmans, en Egypte, a permis l’institution d’une dictature théocratique rétrograde avec son corollaire d’étouffement de toutes les libertés et de l’improvisation en matière de gestion d’un état moderne et ouvert au reste du monde. La situation chaotique en Libye, en Syrie, au Yémen est également la conséquence directe des effets néfastes de la prééminence de cette nébuleuse islamiste.Même la Turquie, souvent citée en exemple de la parfaite compatibilité de l’idéologie des frères musulmans et de la démocratie, n’est pas, loin s’en faut, au-dessus des soupçons autoritaires.
C’est pourquoi le président Mohamed Ould Abdel Aziz n’a cessé de mettre l’accent sur le danger encouru par notre démocratie par l’activisme néfaste de ce parti extrémiste téléguidé idéologiquement et lié financièrement à la nébuleuse des frères musulmans.
Les résultats du premier tour des élections municipales, régionales et législatives ont permis de circonscrire à leur expression la plus réduite, malgré leur tapage habituel, les ambitions de ce parti et, partant, d’endiguer sa stratégie , en dépit du soutien financier colossal qu’il a reçu de l’étranger.
Cette stratégie de campagne réussie de notre parti, l’UPR, doit être renforcée par la récupération de nos listes dissidentes là où nous sommes en lice au second tour contre Tawassoul ; cela passe aussi par des accords avec les partis de la majorité et l’opposition dialoguiste ; cela passe enfin par l’occupation rationnelle et permanente de la scène politique entre les deux tours par un discours politique clair et convaincant sur le danger que représente le parti tawassoul pour la démocratie et l’avenir de la Mauritanie.
Docteur Abdallahi Ould Nem
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