Madame la ministre,
Chers collègues,
Distingués participants,
Mesdames et messieurs
Mon propos se limitera à évoquer de manière succincte les trois points suivants : l’état des besoins de la Force Conjointe, les activités financées par nos partenaires de l’UE et, les options de renforcement du partenariat international. Avant de commencer, j’aimerais d’abord souligner les avancées appréciables qui ont marqué la présidence mauritanienne, qui ont produit sur le terrain les résultats opérationnels que l’on sait. Je salue aussi le déploiement effectif du nouveau bataillon tchadien au fuseau Centre.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Ces progrès forts louables restent toutefois en deçà des attentes au regard de l’ampleur des défis à relever. Au niveau du personnel, les effectifs réalisés de la Force ont dépassé 90% mais les efforts doivent être poursuivis pour que tous les bataillons soient au niveau des standards requis. Il convient aussi de créer les conditions pour le déploiement d’une force additionnelle de l’Union Africaine de 3.000 hommes.
Sur le plan des matériels majeurs, 46 engins blindés de transport de troupe ont été livrés en 2020 sans pour autant combler le déficit capacitaire et le déséquilibre entre les bataillons. L’absence de capacité aérienne propre, de capteurs d’acquisition du renseignement et de moyens contre IED suffisants réduisent les capacités d’action de la force. Dans le cadre du soutien logistique, l’ensemble des bataillons bénéficient désormais du soutien de la MINUSMA. Ces efforts doivent se poursuivre pour accélérer le processus de leur mise en place. Tous ces défis mettent en exergue la nécessité de l’éligibilité de la Force conjointe au chapitre 7 de la charte des Nations Unies ainsi que son financement pérenne.
Excellences,
Mesdames et messieurs,
Comme je l’ai souligné tantôt, la mobilisation des partenaires en faveur de la Force Conjointe a connu un bond significatif en 2020. Sur les fonds de l’UE : - Les dix millions d’euros alloués à la MINUSMA au titre du soutien logistique opérationnel sont mis en œuvre via l’arrangement technique révisé y afférent et à travers un dialogue régulier tripartite. - Avec dix-sept millions d’euros destinés au soutien à la mise en œuvre du cadre de conformité aux droits de l’homme, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme organise des formations comme c’est le cas actuellement à Nouakchott où se déroule la formation des formateurs en droit des conflits armés et en droits humains. Ce soutien a aussi permis la mise en place de mécanismes tels que la Procédure Opérationnelle Permanente de la FC-G5S relative aux enquêtes internes et le Mécanisme d’Identification, de Suivi et d’Analyse des Dommages causés aux Civils (MISAD). Il faut aussi souligner que les détachements prévôtaux sont aujourd’hui en grande partie opérationnels. Des efforts doivent être consentis pour équiper les Unités d’Investigation Spécialisée de la composante police. - En ce qui concerne l’appui en équipements, services et infrastructures, 83,2 millions d’euros ont été employés au fonctionnement des 4 PC multinationaux. En outre, la construction du PCIAT définitif et des PC de N’Beïket Lahouach et Wour sont en cours. Sur le plan opérationnel, un soutien est fourni exceptionnellement par la Force Barkhane, en termes d’appuis aériens, de fourniture de rations et d’appui tactique à certaines unités.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
La nouvelle dynamique imprimée à la satisfaction des besoins majeurs de la FC au cours de l’année 2020 devrait être plus soutenue pour capitaliser sur la crédibilité de plus en plus grande de la Force Conjointe et faire face aux attentes de plus en plus fortes. Dans le domaine de la 3ème dimension, en attendant l’opérationnalisation d’un mécanisme d’interopérabilité des capacités des forces aériennes du G5 Sahel, la collaboration doit se poursuivre avec les partenaires pour répondre aux besoins opérationnels du moment. En matière de renseignement, l’acquisition de capteurs et des moyens de surveillance devrait être prise en compte parmi les requêtes prioritaires. En matière de formation, il conviendrait de rehausser le niveau de formation et d’entrainement des troupes et poursuivre la mise en œuvre du Cadre de conformité aux Droits de l’Homme. Pour accélérer la mise en œuvre du soutien additionnel, il faudra plaider, comme l’a indiqué le Secrétaire Général de l’ONU lui-même, pour la mise en place d’un Bureau d’Appui des Nations Unies chargé de fournir à la Force Conjointe un soutien logistique, opérationnel, tactique et stratégique, financé au moyen de contributions statutaires. En définitive, la pérennisation du mode de financement de la FC-G5S et son inscription sous le chapitre 7 de l’ONU constituent la véritable solution à ses multiples défis capacitaires. Je vous remercie.
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