Il est peu dire que la crédibilité et le prestige des sénateurs de la majorité présidentielle ayant voté contre les amendements constitutionnels proposés par les pouvoirs publics, n’aient pas volé en éclats.
Par cet acte, le masque des défaillants est tombé, et, aux yeux de l’opinion publique nationale, leur véritable nature est apparue à jour frisant comme petit cénacle de politiciens sans âme et sans principe, arc-boutés sur des privilèges et des avantages matériels personnels, au détriment de leur appartenance politique propre et de l’intérêt supérieur du pays.
Car, il n’y a pas d’appartenance à un parti politique et encore moins de soutien à un président de la république, sans relation d’obéissance et de discipline entre les élus et leur direction politique, dépositaire en dernier ressort de la décision à prendre et de la consigne à exécuter. Toute enfreinte à cette règle de déontologie consacrée dans tous les partis politiques, quelle que soit leur obédience, est assimilée à une trahison par rapport à la volonté et à la position largement dominantes des citoyens.
Des citoyens mauritaniens qui, par la voie de leurs représentants élus au suffrage universel, en l’occurrence les députés, soutiennent sans réserves ces amendements constitutionnels proposés par le président Mohamed Ould AbdelAziz. Seuls certains rhéteurs de l’opposition extrémiste animée par la contemplation nostalgique et la fixation obsessionnelle sur un passé révolu et certains sénateurs mus par des intérêts matériels exclusivement personnels, en constituent l’exception qui confirme la règle.
Comment en effet ne pas soutenir fermement les modifications portant sur le drapeau national pour permettre à notre conscience historique de rester vivante, celle qui jette les ponts entre notre passé glorieux de résistance anticoloniale et de la défense de la patrie d’une part, et notre présent de l’autre ? N’est-il pas le signe éloquent de la plénitude de notre conscience nationale ?
Comment ne pas soutenir fermement, l’adjonction au fond mystique déjà présent dans notre hymne national, d’une charge mobilisatrice mettant en exergue les fondements modernistes de notre état ?.
Comment refuser le recentrage de certaines missions de l’Etat pour les rendre plus efficientes au regard du développement du pays ?
En réalité, ce rejet, pour des raisons plus que douteuses, vient corroborer l’idée objective de sa suppression en tant que chambre obsolète, inutile, budgétivore, n’apportant pas de valeur ajoutée au travail parlementaire en raison de la duplication de ses prérogatives avec l’assemblée nationale, avec un modèle d’élection le plus souvent hérissé par des pratiques peu démocratiques.
Sa suppression et son remplacement par les conseils régionaux sont à cet égard une option nationale inéluctable. Ils le sont davantage aujourd’hui. N’en déplaise aux détracteurs de tout acabit.
Docteur Abdallahi Ould Nem
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