L'armée française a tué jeudi au Mali l'un des chefs djihadistes les plus recherchés au Sahel, l'Algérien Yahia Abou Hamman, qui était le numéro deux du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), une coalition de groupes armés liés à Al Qaïda, a annoncé vendredi Florence Parly.
Avec le chef touareg malien Iyad ag Ghali, dont il était le commandant en second, Yahia Abou Hamman (ou Hammam), de son vrai nom Djamel Okacha, était la deuxième cible de "haute valeur" de l'opération française Barkhane.
"La force Barkhane a intercepté Yahia Abou Hamman identifié dans un groupe de véhicules en progression au nord de Tombouctou. Dans cette opération associant moyens terrestres et aériens, les commandos de Barkhane ont neutralisé plusieurs
terroristes", précise la ministre des Armées dans un communiqué.
"Cette action spectaculaire concrétise des années de recherche", souligne-t-elle. Agé 40 ans, "l'émir du Sahara" ou "chef de l'émirat de Tombouctou" était proche du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) en Algérie avant de rejoindre au début des années 2000 le Sahel où il a notamment combattu au côté de Mokhtar Belmokhtar, figure d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Il était devenu le bras droit d'Iyad ag Ghali, qui a dirigé le mouvement Ansar Dine avant de fonder en mars 2017 le GSIM (ou RVIM). Il avait notamment salué les attaques terroristes de novembre 2015 à Paris.
"C'est un coup très dur pour les groupes terroristes agissant au Sahel. Concernant le RVIM, il aura perdu trois de ses principaux chefs en l'espace d'une année. Tous étaient des adjoints proches de Iyad ag Ghali", relève Florence Parly.
Les militaires de Barkhane ont notamment éliminé en novembre dernier le djihadiste malien Hamadoun Kouffa, chef de la katiba Massina, et lieutenant d'Iyad ag Ghali.
"La disparition d'un chef de premier plan permet de démanteler les réseaux et d'enrayer la dynamique du terrorisme dans la région. Sans chef, plus de direction ni de coordination: les combattants sont désemparés", écrit Florence Parly.
"C'est ce à quoi l'opération Barkhane s'emploie depuis des mois en relation avec nos partenaires du G5 Sahel, dans le but de créer les conditions du retour de l'Etat de droit, de la sécurité et développement dans la région", ajoute-t-elle.
Une forme de mise au point alors que l'armée française est dénoncée comme une force "d'occupation" par les groupes armés au Mali, où l'instabilité et les violences persistent, et que les contingents du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad), coalition armée créée en juillet 2017 à l'initiative de la France, peinent à prendre le relais.
Cette nouvelle opération de Barkhane intervient à la veille d'une visite du Premier ministre Edouard Philippe au Mali, avec Florence Parly.
Quelque 4.500 soldats français sont déployés au Sahel, dont 2.700 au Mali, dans le cadre de l'opération Barkhane, lancée en août 2014.
Reuters
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