Depuis quelque temps, certains cénacles intellectuels ou pseudo-intellectuels, étrangers ou nationaux, en mal d’angélisme, croient pouvoir gagner en notoriété académique, politique ou médiatique en braquant leur canons vers des pays ‘’faibles’’ à leurs yeux. Pour certains parmi eux, la Mauritanie présenterait une cible idéale pour qui l’attaquera par le biais d’un thème jugé « porteur », l’esclavage.
C’est ainsi qu’un certain Michel Lobe, journaliste camerounais de renommée internationale, se met en lice avec son article intitulé : « l’esclavage en Mauritanie qui déshonore l’Afrique ».
Disons d’emblée que, si déshonneur il y’a pour l’Afrique, c’est bien cet ersatz d’article de Monsieur Lobe, fait de généralités clinquantes et reposant sur des données fallacieuses qui reflètent amplement l’ignorance béate de son auteur ou sa méconnaissance de la Mauritanie et de l’Afrique et son histoire.
C’est pourquoi, une remise à niveau s’impose à l’usage de Monsieur LOBE et, à travers lui, à tous ceux qui font de la « rémanence « de la question de l’esclavage en Mauritanie » un sujet qui fait florès.
Contrairement à ce que semble vouloir dire Monsieur LOBE, l’esclavage n’est pas historiquement une production propre à la société mauritanienne. Toutes les sociétés sont passées par cette phase abjecte du développement de l’humanité. L’Afrique toute entière l’a connu et de la façon la plus dramatique avec des facteurs plus ou moins aggravants ou atténuants selon les régions. La Mauritanie, grâce à l’Islam, a été parmi les zones les moins durement affectées, selon les témoignages et écrits des explorateurs et négriers eux-mêmes. Par contre des régions de l'Afrique subsaharienne, dont le Cameroun actuel, ont subi horriblement les affres de ce drame de la façon la plus ignoble. Et ses séquelles néfastes y persistent de façon plus ou moins graves selon la rigidité des systèmes de castes qui sévissent dans le Continent Noir. Monsieur Lobe qui est camerounais aurait pu le souligner. Pourquoi ne commencerait-il par balayer d’abord devant chez- lui ? Il lui suffit de revoir quelques travaux d’artistes, d’écouter des témoignages vivaces ou de revisiter certains vestiges comme le port négrier de Bimbia au Cameroun.
Ensuite, sur la responsabilité historique, il veut manifestement détourner les regards vers une mauvaise direction. Pourquoi tient-il à charger la Mauritanie, un pays victime comme le sien, alors que ce sont les Européens qui ont commis ce crime inhumain qu’est la traite négrière ? Certes, ils ont bénéficié de la complicité des chefferies locales poussées par la cupidité, l’ignorance et la peur. Pour autant aucun continent n’a connu l’esclavage et pratiqué la traite négrière autant que l’Europe.
La pratique de l’esclavage en Mauritanie, comme ailleurs, n’a jamais été, non plus, l’apanage exclusif de la nationalité arabe : toutes les ethnies et composantes du tissu social africain ont connu cette pratique. Que les arabes soient majoritaires en Mauritanie, au Soudan, au Maroc… qu’ils aient rayonné par leurs cultures, qu’ils aient parfois des rapports conflictuels entre eux-mêmes et/ou avec d’autres composantes négro-africaines ou berbères, sont des faits indéniables. Mais en quoi cela constituerait une raison pour que, Monsieur LOBE , vous ne voyiez le mal de l’esclavage que dans cette communauté ? De là à tomber dans le racisme, il n’y a qu’un petit pas que vous devez vous efforcer d’éviter de franchir.
Enfin, parler de "pratiques visibles de l’esclavage" dans la Mauritanie d’aujourd’hui est un déni criant de la réalité. Venez dans ce pays et faites un tour d’horizon dans un rayon beaucoup plus large à travers le monde, et procédez à des comparaisons : vous constaterez par vous-même que seules subsistent encore des séquelles socio-économiques que l’on rencontre partout où ce phénomène désastreux a frappé : en Afrique, aux Caraïbes, en Amérique…
Vous remarquerez également que la Mauritanie met tout en œuvre pour combattre ces séquelles. Vous comprendrez en fin, que contrairement à ce que font ceux qui instrumentalisent ce thème, son extirpation ne peut aucunement se faire par des discours de haine et de division véhiculés par des individus ou petits groupes réduits de promoteurs des identités meurtrières, qui attisent les ressorts et les émois ethniques pour des intérêts égoïstes et pour exécuter des agendas malsains.
Bien au contraire, la seule voie pour les extirper définitivement est la mise en œuvre d’un projet républicain unitaire, démocratique et moderne ; le seul à même de suturer les écarts sociaux hérités de l’histoire, de tisser la toile citoyenne, d’assurer la symétrie des droits et des devoirs au service d’un vivre ensemble entre tous autant que nous sommes et aussi divers que nous sommes.
Ce projet républicain est à pied d’œuvre depuis l’avènement du président Mohamed Ould AbdelAziz en 2008 sous la tunique d’un Etat démocratique, développeur et distributeur des richesses du pays entre tous les citoyens sans exclusive. Un Etat fort de l’adhésion du peuple Mauritanie autour de lui ; un peuple qui mesure à sa juste valeur la portée des réalisations politiques, socio-économiques et institutionnelles accomplies dans cette voie; un peuple qui refuse la division et la haine en son sein ; un peuple qui refuse de perdre tout simplement son héritage commun, son âme collective en tant que peuple et son existence en tant que nation bâtie depuis des siècles sur une poutre maitresse unificatrice : notre sainte religion, l’Islam socle de notre patrimoine commun.
Et ce n’est pas une petite poignée de rhéteurs opportunistes marginaux qui n’ont que les discours de division et de haine comme solution, qui n’ont comme soutien, que des échos exténués émanant de quelques personnes complètement étrangères à la Mauritanie et induites en erreur , là l’image de Monsieur Lobe, qui freineront notre projet républicain initié et conduit par le président Mohamed ould Abdel Aziz.
Docteur AbdallahiOuld Nem
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