Le discours prononcé par le président Mohamed à l’occasion de l’Aïdd’ELfitre était un véritable hymne à notre unité nationale.
Car l’unité nationale, l’âme de notre peuple, résonne au plus profond de la conscience de chaque citoyen mauritanien ; elle renvoie à notre cohésion nationale, à notre aptitude à vivre ensemble, à notre capacité à nous réunir sur nos valeurs communes savamment tissées au fil des siècles et qui fondent la singularité de notre pays.
Car le danger pour toute nation, c’est la libération des forces centrifuges, l’exaltation des particularismes qui séparent et divisent, l’engagement dans une vision misérabiliste et primitiviste puisée dans les breuvages ravageurs de l’ethnicisme, du nationalisme étroit et excentrique, du régionalisme et du tribalisme.
Des particularismes que certains discours de haine et de vision étroite exacerbent à la faveur du climat de liberté de presse et de démocratie que connait la Mauritanie.
En effet, après des décennies d’étouffement des libertés collectives et individuelles, la libéralisation excessive de la parole et des journaux, des télévisions et des radios privées ont donné lieu à un retour excessif du balancier. Les médias privés sont devenus pour la plupart des caisses de résonnance aux discours les plus simplistes, aux revendications les plus extrémistes qui prêchent la haine et la discorde, et sapent notre cohésion nationale. En privilégiant l’image et non les idées, l’apparence au lieu de la substance, les discours diviseurs au lieu des thèmes rassembleurs, ces médias sapent la démocratie.Car une démocratie sans culture démocratique, sans éthique, tue la démocratie. Et la liberté de presse, la liberté d’opinion, le pluralisme politique ne sont des piliers positifs que d’une démocratie bien comprise, bien assimilée, c’est à dire menée par des hommes politiques et des citoyens vertueux qui refusent et condamnent tout discours extrémiste et diviseur.
Qui plus est ,un discours diviseur qui n’a plus sa raison dans la Mauritanie d’aujourd’hui . Car le lourd héritage hérité des évènements douloureux de 1989 est aujourd’hui dépassé par le règlement de ce passif humanitaire ; car les lignes de fractures de l’inégalité sociale amassée depuis des lustres sont en train d’être vigoureusement corrigées par l’émergence d’un Etat démocratique, social, distributeur des richesses nationales entre tous les citoyens nonobstant leur ethnie, leur classe sociale, leur appartenance régionale ou tribale ; car la Mauritanie a retrouvé aujourd’hui sa vitalité culturelle plurielle dans l’unité de toutes ses composantes sociales dans un environnement régional et internationale difficile où des états bien ancrées sont en train de se détruire sous l’effet de l’identitarisme ethnique le plus vulgaire.
C’est donc pour préserver ces acquis indubitables et forcer davantage notre traversée vers le futur, que nous devons mener une campagne énergique contre toutes les formes de particularismes ravageurs qui visent notre unité nationale. Des particularismes diviseurs qui sont contraires à notre histoire, à nos traditions séculaires, à notre culture. La Mauritanie y perdrait, ce qu’à Dieu ne plaise, son héritage. Elle y compromettrait son avenir. Elle y perdrait son âme. C’est là toute la signification du discours historique du président Aziz sur l’unité nationale.
Docteur AbdallahiOuld Nem
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