La Mauritanie fait appel aux professeurs marocains de l’enseignement supérieur technique, une bonne raison pour accélérer la reforme de son propre système éducatif

Les cours préparatoires de l’enseignement supérieur sont gourmands en compétences universitaires et pédagogiques hautement qualifiées. Pour faire face à cette exigence, le ministère mauritanien en charge, Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, se tourne aujourd’hui vers le Maroc.

Dans sa lettre datée de du 25 septembre 2015 (v. image), les besoins sont définis avec précision : 3 professeurs de mathématique, 3  professeurs de physique, 1 professeur de sciences industrielles de l’ingénieur et 1 professeur de français.

Le Ministère Marocain de l’Education et de la Formation Professionnelle a été très réceptif à la requête mauritanienne. Il a publié une annonce sur son site qui explique les conditions requises et demandant aux professeurs marocains intéressés de poser leurs dossiers de candidature pour participer à un concours de sélection. Normalement les candidats ne devraient pas manquer, l’offre étant alléchante.

En plus des salaires qu’ils continueront à percevoir auprès de l’Etat marocain, ces professeurs bénéficieront d’importantes incitations supplémentaires fournies par la partie mauritanienne. Elles consistent en une indemnité mensuelle de 2000 euros, 2 billets d’avion par an, ainsi qu’une prise en charge médicale totale.

Par ailleurs, on sait que la Mauritanie, à l'instar des pays du monde dans leur écrasante majorité, est touchée par le chômage des diplômés.Dans ces conditions, on ne peut pas s’empêcher de poser la question : pourquoi le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ne recrute-il pas au sein des nationaux ? La raison est toute simple : par rapport à ce type de besoins, la présence d’universitaires mauritaniens parmi les filières scientifiques et techniques et dans les langues étrangères, est très rare, voire inexistante. Les diplômés de 3ème cycle les plus nombreux appartiennent essentiellement aux domaines des sciences sociales : littérature, sciences religieuses, histoire… Et ce sont eux qui se trouvent au chômage. Or la demande actuelle n'est pas de cet ordre.

Voilà un cas concret qui illustre l’inadéquation du système pédagogique national avec les besoins du marché de l’emploi. Il a parfaitement raison, le Président de la République, Mohamed Ould abdel Aziz, de souligner fréquemment ce problème, en mentionnant qu’il prévaut depuis longtemps dans le pays. Les Etats Généraux de l’Education et de la Formation, tenus début février 2013 à Nouakchott, l’ont soulevé à leur tour.  Et l'on croit savoir qu'ils ont fait des recommandations interressantes dans ce sens. Il va falloir accélérer la mise en œuvre de ces propositions tout en les approfondissant si besoin est. mauriactu.info

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