Dire «Le Nelson Mandela de la Mauritanie», pour « moi Biram », une insulte à la mémoire de Madiba !

Quelques uns de ses serviteurs et amis politiques proches lui rendent un service qu’il aime tant : Biram Ould Dah Abeid  adore qu’on le surnomme «le Nelson Mandela de la Mauritanie».

Mais, ce faisant, il est probable que ceux qui se livrent à ce jeu de comparaison, qui ne tient pas la route, ne rendent pas vraiment hommage à Madiba. Bien au contraire, les fans de la grande icône mondiale du 20ème siècle, symbole de la lutte contre l’apartheid, et de la lutte pour la liberté et la justice, risquent d’y voir une insulte en direction de la mémoire de leur héro.

 Car, comme chacun le sait, outre son engagement politique honnête et sans faille, Nelson Mandela, de par son humilité, son désintéressement, sa générosité et son sens du partage, a imprimé son nom en lettres d’or, non seulement dans la mémoire collective des Sud africains, mais dans celle  de l’humanité tout entière.  

Où en est Biram de ces  grandes qualités humaines? Assez loin, parait-il… !

En écoutant le discours qu’il a prononcé à Genève il y a deux jours, à l’occasion de sa réception du « prix du courage », deux constats ont retenu mon attention.

1.Je fus vite frappé par son usage abusif de la première personne du singulier. « Je », « moi », « mon », « ma »... revenaient fréquemment, dans quasiment toutes les phrases, au point qu’il m’a été impossible de les compter en visionnant la vidéo plusieurs fois ! Peut-être que j’y parviendrais lorsque je trouverais une transcription du texte. Mais, déjà un résultat saute aux yeux: pratiquement, aucune place dans son discours pour ses amis et compagnons de lutte, et encore moins pour les autres militants anti-esclavagistes qui ne font pas partie de son organisation. Qu’il s’agisse  de mouvements politiques ou d’organisations, historiques ou actuels, (kadihines, bassistes, naciristes, el Hor, SOS esclavage…) ou de personnalités importantes ( Massoud Ould Belkhair, Boidel, Boubacar Ould Messaoud…) qui l’ont précédé ou qui l’avaient encadré, ou de ceux qui militent sous d’autres bannières que celle de l’IRA, Biram les a simplement tous ignorés. Ses mots sont choisis et calculés pour qu’il n’y ait de « militants » que lui seul, et seulement lui. "Tous les mérites lui reviennent sans partage", laisse-t-il entendre.

2.Ce premier constat est recoupé et confirmé par les critiques et reproches que lui font d’anciens compagnons de lutte qui l’ont très bien connu et qui ont fini par l’abandonner complètement. En parlant de lui, « folie de grandeur » et « égoïsme démesuré » sont, en effet, les mots qui reviennent le plus dans les discours d’anciens grands cadres de l’IRA. Pour s’en rendre comppte, il suffit d’écouter Saad Ould Louleid,  Brahim Bilal Ramdhane et Mohamed Vall Ould Rchid pour ne citer que ces trois qui ont occupé par le passé de très hauts rangs au sein de l’organisation à côté de Biram.

Comme eux, pas mal de ceux qui le connaissent, et qui l’observent avec détachement, sont unanimes : Biram se prend pour pour tout, aveuglé par son égo démesuré. Il est complètement à l’opposé de Nelson Mandela.

Pour ce dernier, le rapport à la politique et aux autres est régi par le fait que l’individu est au service du groupe, de la collectivité.  Selon certaine source biographique, Madiba puise dans la philosophie humaniste africaine d'Ubuntu une règle d’éthique collectiviste : « nous sommes, donc je suis », lui apprend son éducation.

En en faisant sa ligne de conduite, Mandela sert les autres et ne s’en sert pas. Biram prend manifestement le chemin inverse.

El Boukhary Mohamed Mouemel

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