Des masques contre le Covid-19 : l’engagement de l’artiste portugaise continue de plus belle au service de la Mauritanie.

Un atelier de confection de masques de protection contre le Covid-19 vient de démarrer Nouakchott, grâce à la conjugaison des efforts de l’artiste portugaise Isabel Fiadeiro, de la Coopérative PKsac et de l’atelier Diallo Couture. Il faut rappeler que ce n’est pas la première action contre la pandémie, menée au profit de la Mauritanie, par l’artiste portugaise, ( voir : « Covid-19: une artiste portugaise met ses beaux talents au service de la Mauritanie »).

Isabel Fiadeiro nous a livré des informations sur le produit lui-même, en plus d’indications générales très utiles sur les masques de protection réutilisables. 

Spécifications, coût et distribution :

Appelé « Aziza », lavable et donc réutilisable, le masque en question sera constitué de trois couches de tissu superposées. Les normes de fabrication retenues sont celles définies par le CHU Grenoble[i].

Il y aura 4 tailles différentes, selon le sexe et l’âge des couches de populations: une taille homme, une taille femme et adolescents, une taille enfants de 3 à 6 ans et une taille enfants de 7 à 12 ans.  

A propos d’une question sur la durée de vie de « Aziza », l’artiste portugaise a estimé qu’il est trop top pour la définir. Mais suivant des informations que nous avons obtenues par ailleurs au sujet de produits comparables, le masque produit par Isabel Fiadeiro et ses amis, pourrait tenir bon face à l’usure du temps pendant deux à trois mois au minimum.

Coût et distribution…

La paire de masques coûte 150 MRU, soit 750 UM-A par masque.

Confinement et distanciation sociale obligent, les fabricants souhaitent recevoir les demandes par messagerie privée sur la page facebook de « Zeinart ».  Les premières commandes sont déjà parvenues, lancées par Al Ardah Leila et Agrisahel.

Optimisation

Outre sa contribution et sa participation, actives et déterminantes, dans la fabrication du masque « Aziza », sa principale promotrice, l’artiste portugaise,  tient à  partager avec les citoyens mauritaniens les informations et données susceptibles d’optimiser l’emploi de ce genre de produits et de renforcer les mesures de protection contre le Covid-19. Elle en dresse une bonne liste :

– un masque en tissu, ce n’est pas un dispositif médical ;

– un masque en tissu, c’est bien pour améliorer les gestes barrières : diminution du contact main-bouche

– un masque en tissu, c’est bien pour éviter de contaminer les autres avec ses postillons (pensons à autrui !)

– un masque en tissu, c’est bien pour respecter la distanciation sociale : si l’on vous voit avec un masque, vous pouvez être certain qu’il y aura plus d’un mètre entre-vous et les autres

– il est préférable de réaliser un masque en coton pour le confort et la respirabilité

– il faut penser à pouvoir insérer une 3ème épaisseur de tissu « filtre »

– l’efficacité d’un filtre n’est pas liée à son épaisseur. Les lingettes dépoussiérantes électrostatiques sont une bonne alternative.

– un masque en tissu ne vous dispense pas de vous laver les mains

– pour être efficace, un masque en tissu doit se porter de la bosse du nez jusqu’en dessous du menton

– avant de mettre votre masque, lavez-vous les mains et ne touchez plus au masque une fois ce dernier en place ! 

Les rapports avec les autorités : il ne suffit pas de faire bien ce que l’on fait… il faut surtout le faire savoir.

Et l’Etat mauritanien dans tout cela ?, nous nous sommes demandés. La réponse ne se fit pas attendre : Absent jusqu’à présent !

Une absence dont la responsabilité est partagée par tous les concernés. D’abord, les promoteurs et artisans de l’initiative « Aziza » n’ont rien fait en direction  des autorités du pays. « Jusqu’à présent, nous n’avons pas entrepris de démarche dans ce sens », reconnait Isabel Fiadeiro.

De leur côté, les ministères et administrations concernés ne semblent au courant de rien. Pourtant, ils doivent encourager l’entreprise et faire en sorte qu’elle contribue efficacement dans la fourniture des outils de protection. Ils doivent l’intégrer dans la stratégie de moyens lancée en faveur des artisans traditionnels engagés dans la confection de masques de protection contre le Covid-19.

Comme il est demandé par la même occasion à l’autorité publique de veiller à suivre de près et soutenir activement les initiatives de tout genre contribuant dans la lutte contre la pandémie. Artistes et artisans doivent bénéficier d’une attention particulière dans ce domaine.

Cependant, ces derniers sont appelés de leur côté à œuvrer dans le sens d’une coopération étroite et fructueuse avec l’Etat. Un partenariat qui passe évidement par un échange d’informations réciproquement bénéfiques. Car, comme on le sait : Aujourd’hui, il ne suffit pas de faire bien ce que l’on fait, il faut le faire mieux que les autres, et surtout : le faire savoir.

El Boukhary Mohamed Mouemel  

 


[i] Le  CHU Grenoble, (centre hospitalier universitaire Grenoble-Alpes) est un centre hospitalier universitaire français. D'une capacité totale de 2 158 lits en 2015, c'est le principal établissement hospitalier de l'agglomération grenobloise et de l'Isère.

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