Corona : Attention ! L’amélioration marque le pas.

Les hésitations et les doutes ont repris. D’ailleurs ils n’ont jamais disparu. La pandémie et ses risques ont-ils disparu ? Bien sûr que non.

Toutefois, pas mal de nos concitoyens pensent le contraire. Pour eux, « le covid 19 a beaucoup reculé ces derniers jours et semaines au point de ne présenter plus de danger ; ou du moins très peu ».

Une courbe instable

Effectivement, l’avant dernière semaine, la vitesse de propagation de la pandémie a connu une amélioration significative dans notre pays. Son rythme s’est ralenti sans relâche durant six jours successifs. C’est ce que révèle l’observation de l’indicateur épidémique de positivité. Sa courbe est passée, le 11/01/2020, de 9.24% à 4% six jours plus tard, enregistrant son plus bas niveau depuis le départ de la deuxième vague.

Voilà qui porte à l’optimisme, pourvu que la tendance continue dans le même sens jusqu’à ce que les bilans atteignent le seuil de tolérance- qui est de 2%, en attendant que le monde vienne à bout de la pandémie.

Or, l’analyse des Rapports de situation quotidiens, émanant du Ministère de la santé, portant sur les sept derniers jours, incitent plutôt à la prudence. En effet, entre le 16 et le 24 du mois courant, la positivité est passée de 4 à 5.33% en passant, le 20 et le 21, par deux pics relatifs, proche chacun, de 6%.

Une troisième vague est à redouter...

Bien que l’on soit toujours en dessous des taux très élevés que l’on a connus précédemment, la vitesse de propagation de la pandémie  reste inquiétante : trois fois supérieure au seuil de tolérance. Comme elle risque de repartir à la hausse.

Alors que notre pays n’est pas encore sorti de la deuxième vague, une troisième est à redouter. La courbe de la dernière semaine devrait être observée avec précaution sous cet angle. Elle est à prendre comme un signal d’alarme qui nous met en garde contre tout relâchement en ce qui concerne les mesures de prévention.

Distanciation sociale et mesures barrières sont évidemment à observer et à rappeler sans cesse. Et tout ce qui y concourt devait être entrepris. On note cependant beaucoup de relâchement depuis plusieurs jours dans le port des masques, notamment au niveau des écoles. Quant à la distanciation sociale, elle s’avère tout simplement impossible en milieu scolaire où le nombre d’élèves par classe se compte par dizaines : pouvant aller fréquemment jusqu’à 60 ou 70 élèves, et parfois plus.

Le couvre-feu constitue la plus importante mesure de prévention entreprise par l’Etat. Pourtant beaucoup de voix s’élèvent de plus en plus pour réclamer sa levée. Aller dans cette voie risque de contribuer à la relance de l’épidémie alors que son rythme n’est toujours pas maîtrisé. Il y a lieu par contre de  renforcer le couvre-feu dans les jours et semaines à venir. Cela est d’autant plus souhaitable qu’une amélioration des conditions météo est prévisible, avec moins de froid, moins de vent de sable. Des conditions qui sont de nature à favoriser la multiplication des déplacements nocturnes des gens, et à compliquer la tâche des forces de sécurité chargées de faire respecter le couvre-feu.  

Deux champs d'action prioritaires: les campagnes de dépistage,  et  la double course du vaccin

Les campagnes de dépistage ne doivent pas baisser de rythme. Elles doivent par contre être renforcées et augmentées en nombre et en qualité. Prendre en compte la détection des nouveaux variants de covid 19 constitue l’un des domaines d’amélioration prioritaires à y apporter. Trois sont pour le moment identifiés.

Apparus d’abord en Grande Bretagne, au Brésil et en Afrique du Sud, ils sont appelés à se propager ailleurs. Et il y aura certainement d’autres souches du virus.

Le variant britannique se distingue par sa grande transmissibilité et par sa nuisance plus forte que la première souche du covid 19. Il touche déjà 60 pays au minimum selon un décompte réalisé depuis cinq jour par l’OMS.

Selon la même source, le variant sud-africain, comme le britannique, est beaucoup plus contagieux que ne l'était le virus SARS-CoV-2 ; et il est présent dans 23 pays et territoires

 Ces chiffres ont certainement augmenté depuis. C’est dire que notre pays doit se préparer à y faire face. Il est appelé à acquérir sans tarder des moyens de dépistage adaptés à l’évolution du virus. En informer suffisamment les citoyens constitue un autre aspect très important de la réponse.

S’inscrit également dans le domaine de la communication institutionnelle du Ministère de la Santé, sur le covid 19 et ses évolutions, la stratégie du pays en matière de vaccination. Une course acharnée est lancée dans ce domaine depuis plusieurs mois. La communication y occupe une place prépondérante, chaque pays voulant se montrer à l’avant-garde, ou du moins évitant d’être classé parmi les « trainards ». Où en en sommes-nous par rapport à cette double course : course au vaccin et course de communication au sujet du vaccin ?   

Dans un communiqué au sujet de sa dernière réunion, la commission ministérielle chargée de la lutte contre le covid 19 a évoqué une stratégie de vaccination adoptée par les autorités du pays. Comme tout citoyen désireux d'en bénéficier dans les meilleurs délais et les meilleures conditions, j’aimerais bien  savoir beaucoup plus sur ce précieux produit sanitaire salvateur : quoi ? Quand et comment ?

Quel type de vaccin aura-t-on ? Sera-t-il gratuit ou payant ? Obligatoire ou facultatif ? Quand commenceront effectivement les opérations de vaccination ? Et suivant quels critères ou plans, se fera la sélection des candidats à la vaccination ?  

El Boukhary Mohamed Mouemel

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