Sommet de Nouakchott : la grande leçon / El Wely Sidi Haiba

Sans doute que si la Mauritanie ne s’était pas courageusement et avec détermination engagée à organiser la vingt septième session du sommet de la Ligue Arabe, il y aurait eu fâcheusement une rupture sans appel dans la continuité des rencontres. Rupture qui aurait enfoncé davantage le clou dans un corps déjà fortement entamé par les divergences, les guerres et les conflits d’intérêt patents.

Bien sûr que cela est en soi une réussite de taille si l’on sait que cette continuité est appréciée et fortement valorisée par les peuples qui y voient, malgré les échecs cuisants des dirigeants à s’entendre, l’obstination de leur rêve d’union que plusieurs facteurs déterminants justifient fort bien.

Il faut dire que l’histoire complémentaire, la langue commune, les valeurs culturelles partagées sur un ensemble géographique unique et les intérêts socioéconomiques fortement imbriqués justifient amplement cet engouement des peuples à l’unisson.

Les doutes que faisaient planer quelques mauvaises volontés sur la capacité de la Mauritanie à organiser le sommet, une fois balayés par une parfaite préparation, c’est vers le  niveau de représentativité et les dossiers traités que vont se tourner les regards. Là aussi, nulle place au doute : le succès est brillant. n’ont évoqué aucune médiocrité.

Et si, sur le plan politique, et plus particulièrement les dossiers des conflits armés en Syrie, au Yemen et en Libye, les attentes des peuples à voir bien avancer sur la voie des règlements, n’ont pas trouvé satisfaction, il n’en demeure pas moins que l’apaisement des ardeurs guerrières a été l’un des grands acquis du sommet et la sagesse, la modération et la pondération dans les analyses et positions les jalons nouveaux franchis dans les échanges à Nouakchott.

Et comme pour mieux valoriser et bien rentabiliser le sommet, qui n’était pas que politique sur fond des conflits sanglants, les sujets portant sur les échanges économiques et culturels ont pris une part non négligeable dans les traitements, analyses et ont fait aussi l’objet de communications positives de nature à booster les rapports économiques entre les pays et les dynamiser les échanges entre les populations avides de rapprochements fructueux et bénéfiques.

Nouakchott a donc réussi le challenge et gagné en notoriété au plan d’accueil des grandes rencontres. Mais Nouakchott a surtout gagné en infrastructures  longtemps manquantes. Mais il faut le dire : il reste à renforcer les acquis dont l’Aéroport Oum Tounsi qui a effacé l’image peu valorisante de celui resté comme tel depuis l’indépendance, et à assurer leur maintenance pour une capitale qui se veut désormais une plate forme de rencontres arabe, africaine et internationale.  

Mais s’il y a une leçon de taille à tirer de cet immense succès, c’est sans doute que quand l’Etat s’oriente avec détermination vers une action, quelle qu’en soit l’envergure, rien ne peut empêcher son accomplissement. Encore que c’est cet Etat en cet état qui doit engager sa pleine notion au service du droit, de l’équité et de construction d’un pays fort et respecté.

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