Le ministère marocain de l’intérieur a annoncé lundi 18 janvier 2016 l’arrestation d’un Belge d'origine marocaine « lié directement » aux auteurs des attentats de Paris. Le parquet belge a confirmé cette arrestation en précisant qu’il s’agit de Gelel Attar, un homme de 26 ans, selon le site marocain « Le 360 » considéré proche du trône. Ce nom correspond en effet aux initiales « G A » par lesquelles il a été identifié par les autorités marocaines.
Le suspect aurait noué des liens en Syrie avec Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé des attaques terroristes dans la capitale française. Ce sont également les renseignements marocains qui avaient mis les enquêteurs français sur la piste de l'appartement de Saint-Denis, où ce dernier se cachait avec d’autres terroristes. Ils sont tous morts dans l’assaut donné le 18 novembre 2015 par les forces antiterroristes françaises. Un mois plus tôt, le jeune frère d’ Abdelhamid Abaaoud, Yassine Abaaoud, est arrété par les autorités marocaines. Et c’est probablement grâce à lui qu’ils auraient retrouvé la piste du frère ainé.
Ces exemples donnent une bonne idée de l’efficacité des Marocains dans la lutte antiterroriste, tant sur le plan de l’anticipation que sur le plan opérationnel. « Le renseignement marocain est le plus efficace et le plus fort à l’échelle du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord », constate en juin 2016 le Conseil des Droits de l’Homme (CDH), dans un dossier consacré à la lutte antiterroriste dans le monde arabe, dossier publié par le site égyptien « Noujoum Misriya ». Le quotidien belge « La Capitale », cité par le site marocain « médi1tv », écrit la même chose en évoquant « la volonté du Maroc de collaborer avec d'autres pays à travers le monde, ce qui a permis d'engendrer de l'expérience et de faire des services marocains "l'un des meilleurs au monde"
L’efficacité des services de renseignement marocains se décline donc à l’échelle mondiale à travers leur coopération active avec les grandes puissances et avec de nombreux autres pays sur tous les continents. Loi de proximité aidant, plusieurs pays africains et arabes coopèrent également avec la monarchie alaouite, la Mauritanie faisant naturellement partie. Parmi les derniers signes en date, de la coopération sécuritaire entre ces deux pays riverains, est la visite de travail effectuée à Nouakchott le mois dernier par une délégation marocaine conduite par le ministère des affaires étrangères et comprenant les deux plus hauts responsables marocains respectivement au niveau de l’armée et au niveau du renseignement.
Parmi les points forts du Maroc, signalons la pérennité de la voie suivie. Par exemple : le fait que le gouvernement marocain est dirigé depuis quelques années par un parti islamiste n’a pas eu d’incidences négatives sur la politique sécuritaire du pays, ni sur le plan intérieur, ni sur le plan extérieur. Ce qui n’a pas été le cas dans d’autres pays comme l’Egypte, la Tunisie ou même la Turquie dont le régime n’est pourtant pas la conséquence directe ou indirecte de soulèvement populaire avec tout ce que cela implique de perturbation pour les forces de défense et de sécurité.
Toutefois la mésentente persistante ave le voisin et « frère ennemi » algérien continue et le conflit du Sahara continuent d’imposer des limites quant à la coopération sécuritaire multilatérale du royaume, notamment dans certaines institutions à caractère régional. Les blocages au sein de l’UMA et le retrait du Maroc de l’UA en sont l’illustration.
EBMM