Changer d'approche contre les jihadistes: IBK ouvre la route devant Macron...!

Pas facile de reconnaître à son plus grand ennemi des qualités humaines. Mais la conjoncture et les rapports de force l'éxigent parfois. Telles sont probablement les vraies motivations d'IBK. Ces révélations sur Iyad Ag Ghali,  justifient, entre autres facteurs politiques, le fait de  négocier avec le chef du GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans). D’autant plus que la démarche fait partie des recommandations du dernier dialogue inclusif organisé au Mali. Le président malien a confirmé qu’il a chargé son prédécesseur,  d’entreprendre des  démarches dans ce sens, confirmant ce que ce dernier avait auparavant déclaré. Des revélations faites en marge du drenier sommet de l'UA, lors d'une interview que le chef de l'Etat malien avait donnée aux envoyés de France 24 et de RFI. 

Pour sa part, Dioncounda Traoré, le chef de l’Etat malien pendant la transition, avait en effet déclaré que le président Ibrahim Boubacar Keïta ( IBK) lui avait confié la mission d’entrer en contact avec des chefs jihadistes maliens célèbres dont Amadou Koufa et Iyad Ag Ghali. IBK a qualifié ce dernier de  " courtois et avenant".

 Par contre, le président français ne le trouvait - et peut être ne le trouve-t-il toujours- pas du tout fréquentable, et voyait la question sous un angle totalement à l’opposé. “Il n’y a aucune négociation sur la personne que vous avez évoquée. C’est un terroriste et un criminel, il n’y a qu’à mener la guerre contre lui de manière claire”, a déclaré Emmanuel Macron fin 2017 lors d’une conférence de presse à Niamey alors qu’un journaliste lui demandait si Ghali était l’objet de tractations impliquant la France

Cette attitude radicale de Macron vis à vis du chef de GSIM resistera-t-elle à un rapport de force de plus en plus favorable aux "jihadistes"? Ou bien le président français se verrait contraint de changer d'approche: faire comme son collègue malien et discuter avec ses ennemis au Sahel

En tout cas, il est difficile d'imaginer les démarches entreprises par le gouvernement malien sans le consentement du partenaire français. D'ailleurs, les négociations entreprises par les Américains avec les Talibans pourraient bien inciter les Français à tenter la même chose au Sahel. C'est une voie vers la restauration de la paix qui devrait être explorée. 

Pour "faire taire les armes" dans la région et en Afrique, comme y a insisté le dernier sommet l'UA, le chemin sera toutefois long et parsemé d'embuches. Combattre les ennemis "jihadistes" et terroristes en utilisant la violence et, en même temps, négocier avec eux constituent deux de ces leviers ; mais il faut aussi et surtout construire.

El Boukhary Mohamed Mouemel 

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