Dans le cadre de la médiation de l’Union Africaine, et grâce à l’habileté de l’ancien ministre des affaires étrangères et de la coopération mauritanien M. Mohamde El Hacen Ould Lebatt, les parties soudanaises sont parvenues à un accord pour résoudre la crise politique, complexe et violente, qui paralyse le pays depuis plusieurs mois et qui a fait des centaines de victimes. Le succès du diplomate mauritanien s’est traduit dans un premier temps par la création d’un climat de confiance mutuelle entre les parties en conflit : il les a réunies autour de la même table et sont parvenues à un accord pour la libération des prisonniers politiques.
Puis, dans une seconde étape, Ould Lebatt a annoncé lui-même les grandes lignes et les points principaux de l'accord final. Il a souligné qu'une feuille de route a été adoptée pour définir une période de transition politique de trois ans, ainsi que la manière de gérer le pays et les organes de direction pendant cette période, suivant une répartition selon des quotas et des procédures précises, entre le Conseil militaire et les instances civiles responsables du mouvement de rue. Il était entouré durant cette sortie médiatique par les parties du conflit soudanais.
Selon les réactions de blogueurs soudanais, mauritaniens et autres, le mérite d’une solution consensuelle entre les parties au conflit revient à l’ancien ministre des Affaires étrangères de Mauritanie, qui, selon ces sources, a fait preuve d’une grande souplesse et de compétences diplomatiques remarquables. Ce qui n’a rien d’étrange ; car l’homme a une riche expérience, pratique et théorique, dans les domaines de la diplomatie, de la résolution des conflits et de la médiation. Il avait conclu son action de médiation dans la crise congolaise au début de la dernière décennie par la publication d’un ouvrage en 2005, qui est l’une des références les plus importantes et les plus récentes pour faciliter et créer les conditions propices aux négociations et au règlement des conflits.
Cependant, le succès de l’accord entre les parties soudanaises dépend de l’existence et de l’efficacité d’un mécanisme de suivi permettant d’assurer sa mise en œuvre sur le terrain. C'est vrai qu’il s’agit d’un dilemme difficile à surmonter. Toutefois, même si la feuille de route annoncée en est encore à ses débuts et reste entourée de nombreuses questions et de divers obstacles, il ne fait aucun doute que le rôle actif joué par Ould Lebatt dans la recherche d'une solution négociée devait inciter des organisations internationales et régionales: OIF, UA, ONU, Ligue arabe ... à demander ses services. Il reste à savoir comment son pays va-t-il avoir à faire avec?
El Boukhary Mohamed Mouemel
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* Nous remercions vivement l'ambassadeur Mohamed Salem Ould Moloud pour sa précieuse et brillante contribution, déterminante et généreuse, dans la traduction de ce texte en français. La rédaction.
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