En Mauritanie la langue française connait un recul inquiétant. Cela s’explique par l’existence de plusieurs facteurs insistants. Le plus inattendu et le plus menaçant parmi reste l’accaparement et le monopole de la francophonie par une pseudo-élite qui prétend en être, le tenant, le défenseur et le propagateur.
Mais autant cette défense, prétendue de la langue française, ne repose sur aucun facteur probant, autant sa propagation souffre de lacunes patentes.
Cette pseudo-élite peine elle-même à s’affirmer par la maitrise d’une locution claire et une communication fluide, soutenue et cohérente : Tant son manque d’aisance au parler est frappant et laisse perplexe tout auditoire qui les écoute. Et moins encore par une capacité à engendrer une production littéraire et scientifique. En témoigne l’absence de traces d’ouvrages édités dans les librairies, dans les bibliothèques des universités, des établissements d’enseignement technique, des établissements scolaires et dans les kiosques.
Au Sénégal, au Mali, au Maroc, en Algérie et même en Egypte, le nombre d’ouvrages produits tous les ans et édités dans la langue de Molière, touchant à toutes les disciplines du savoir, dépasse celui produit en France et au Quebec.
L’expression chez les cadres, les professeurs, les chercheurs et les politiques dans ces pays est soutenue et épouse les contours de la langue française dans sa quintessence.
Il s’ajoute à ce faux monopole qui s’exprime par le retranchement dans sa tour d’ivoire de cette pseudo-élite, qui se veut l’unique défenseur légitime de la langue de Molière en Mauritanie pays où l’arabe, langue officielle, souffre du même élan de prétention doublée s’une incapacité à relever le défi de sa soutenance.
Ce résultat désastreux pour la langue française, qui change de ton et même de consonance, dans la rue où elle est largement adoptée ainsi que sur les marchés, dans les garages et ateliers, et ne serais-ce que par la prolifération de son vocabulaire dans toutes les langues parlées du pays.
A ce semi-échec, s’ajoute celui causé par le service culturel tenant du dossier de la soutenance de la langue française en Mauritanie.
Il faut le souligner que ce rôle faible, voir indécis, de l’ambassade de France est essentiellement dû à son abstinence de la vulgarisation dynamique et intéressée qui interpelle les francophones à tous les niveaux. Or les services de l’ambassade se cantonnent à la seule implication, en toutes occasions et ou circonstances, des seuls éléments, peu nombreux d’ailleurs, de cette pseudo-élite qui a fait du français en Mauritanie une vache laitière maigre et improductive.
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