Une vision dépassée de la politique

L’aveuglement idéologique, qui entretient toujours les illusions dogmatiques et les mystifications holistiques chez ses fans, a empêché certains de nos politiciens peuplant aujourd’hui l’opposition extrémiste de dépasser le stade de l’incantation et du verbiage à celui de l’analyse objective et de l’action positive pour être au diapason du temps nouveau ; ils ont continué à voir la société et le pays sous le prisme déformant de certaines idéologies étroites  et surannées : l’islamisme politique obtus et les résidus du nationalisme, du marxisme et du parti unique. Ils n’ont pas su, en raison de cet aveuglement idéologique, que le sol se dérobait sous leurs pieds, que l’avenir se décomposait devant leurs convictions, que la période des idéologies s’effondrait laissant la place à l’efflorescence d’une nouvelle forme politique, sociale et économique : la démocratie ; la démocratie que les Mauritaniens vivent pleinement à travers le climat des libertés individuelles et collectives, du multipartisme, de la liberté d’expression, des droits de l’homme et de l’égalité citoyenne.

 De la démocratie, aujourd’hui bien ancrée en Mauritanie, ces acteurs embastillés dans leurs idéologies ne voient que la large ouverture de l’espace des libertés qu’ils utilisent à outrance pour véhiculer un discours grotesque et poussiéreux débité avec la rigidité de la litanie ; un discours loufoque d’une futilité affligeante dont la mauvaise foi est l’un des beaux arts, la haine le moteur, la distorsion  des faits et de la vérité les seuls arguments. Les meetings, les plateaux de télévisions, les antennes de radio, les sites électroniques et les journaux, tout cet arsenal médiatico-politique, qui fait la fierté de notre démocratie, ils le mettent indignement au service de leurs potins et de leur campagne ignoble pour véhiculer des informations mensongères sur l’état actuel du pays et pour écorner l’image de marque du président Mohamed Ould Abdel Aziz. Un discours qui contraste remarquablement avec la conviction et la fermeté du peuple mauritanien comme l’atteste avec éloquence l’accueil plus que glacial que  les citoyens des deux Hodhs et de l’Assaba  ont réservé ces jours-ci à cette opposition extrémiste  déboussolée; une conviction qui, n’est point seulement l’assurance d’être dans la vérité, mais un soutien sans faille à la politique du  président Aziz ; une fermeté fondée sur des acquis concrets et vécus au quotidien, et que ne pourra nullement ébranler l’argumentation spécieuse de ces rhéteurs abstraits.

Mais le propre des idéologies, aujourd’hui comme hier, est de ne voir dans l’action politique que ce qui satisfait ponctuellement leurs  objectifs égoïstes. Ainsi, ils ne voient dans la démocratie, qui a gagné sa légitimité historique partout dans le monde, que sa composante de liberté de l’espace publique. Les autres composantes, en l’occurrence la culture démocratique et la participation électorale, qui en sont d’ailleurs les piliers d’airain, sont écartées d’un revers de main. D’où ces  paradoxes déroutants !

 En effet, Comment peut-on se considérer  démocrates et faire fi de la culture démocratique ? Comment peut-on se prendre pour démocrates et substituer à l’éthique démocratique et aux grandes valeurs de ce peuple l’invective à la petite semaine et les viles calomnies ? Comment peut-on être démocrates et refuser obstinément, pour des motifs oiseux, le dialogue politique et la participation à des élections libres et transparentes sous la supervision d’une CENI indépendante ?

Il n’y a pas là d’antinomies plus formelles, de contradictions plus stridentes et de paradoxes plus saisissants que les mauritaniens d’ailleurs constatent aisément sans grand effort de sagacité. Des Mauritaniens, en effet,  qui ne sont préoccupés que par le développement largement entamé de leur pays et  qui leur permet aujourd’hui de travailler pleinement, de produire, d’éduquer leurs enfants, de mieux se soigner, de vivre en paix et en toute sécurité dans leur pays, de mieux vivre grâce aux effets induits par les progrès enregistrés  dans les domaines de l’infrastructure, de la pêche,  des mines, de l’agriculture de l’élevage , de l’eau, de  l’électricité ….Le destin d’un peuple, en fin de compte, ne se résume-t-il pas à des objectifs aussi concrets ?

Mais en vérité, cette opposition extrémiste, toujours  fortement imprégnée de la période des idéologies, ne comprend pas que la démocratie est un tout : un état d’esprit, une conviction, des valeurs, un outil précieux de développement. Tant qu’elle n’assimile pas tous ces principes fondateurs de la démocratie, elle continuera à développer des discours que le temps et la réalité concrète revêtent d’une singulière ironie ; des discours surtout dépassés  par la « roue de l’histoire » pour reprendre une formule emphatique de l’ère des idéologies.

                             Docteur Abdallahi Ould Nem    

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