A l’instar d’autres pays, la Mauritanie a désormais son PNDC ( Programme National de Développement Culturel). Je viens de le lire attentivement ; car son caractère ambitieux a retenu mon attention aussitôt que je l'ai feuilleté pour la première.
Il s’agit d’un outil de planification quinquennal renouvelable qui s’inscrit dans une vision stratégique globale. Selon la ministre qui en a la charge, Hindou Mint Ainina, «ce programme traduit concrètement une volonté politique forte du Président de la République et du gouvernement visant à faire du développement culturel un pilier central de développement national’’.
Bâtie autour d’une dizaine d’objectifs stratégiques, généraux et spécifiques, l’architecture du PNDC repose sur six piliers structurants qui font le tour des différents aspects ou domaines que requiert le développement culturel en Mauritanie. Ils concernent : le renforcement des capacités institutionnelles, l’inventaire général du patrimoine culturel, la revitalisation du patrimoine des valeurs, la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel et naturel des villes anciennes ainsi que les crédits pour la production culturelle.
Chacune de ces composantes constitue en fait un axe d’effort dont les modalités d’application sont tracées dans leurs grandes lignes. Ainsi sont définis les actions à entreprendre et leurs délais d’exécution ainsi que les financements, leurs montants et leurs sources.
Le coût global du PNDC est chiffré à 11 milliards d’Ouguiyas environ (10 878 000 000 exactement) et « sera financé sur le budget de l’Etat et grâce à l’appui de nos partenaires au développement », peut-on lire dans le document du Ministère de la Culture et de l'Artisanat.
Il reste que ce programme ambitieux, déjà en cours de déploiement, est encore assez méconnu. Le Ministère de la Culture et de l’Artisanat doit pallier ce déficit de communication. Les acteurs culturels, eux aussi, sont appelés à s’y engager à fond et à en débattre. Plusieurs parmi eux le font déjà, chacun à sa façon et suivant son angle d’approche : certains expriment des critiques ou des doutes, d’autres approuvent.
Les réactions des uns et des autres indiquent que le département de la Culture connait aujourd’hui une dynamique, lui qui a trop longtemps souffert de l’immobilisme par le passé. Les signes de cette nouvelle vitalité sont en effet là, probants : avec le PNDC, ses échos et la vision politique qu’il sous - tend, les lignes bougent.
EBMM