‘’La victoire est à portée de main’’, laisse-t-on comprendre au sein du camp pro ukrainien ; ‘’dans un an’’, précise l’un des principaux acteurs. C'est le delai annocé par le personnage clé dans le conflit de par ses fonctions à la tête de l'Ukraine. De surcroit, il occupe activement le devant de la scène médiatique depuis les premiers coups de feu tirés dans la nuit du 24 février de l'année dernière. Effectivement, depuis, le Président Volodmyr Zelensky met efficacement à profit son savoir-faire d’ancien comédien et homme des médias. Et ce n’est pas son seul atout dans cette guerre.
Le vote d’avant-hier, au sein de l’assemblée générale de l’ONU, condamnant la Russie par 141 voix sur 193, met en avant la très grande majorité des Etats ‘’solidaires’’, d’une manière ou d’une autre, de la cause de son pays et ses alliés.
En effet, ce résultat diplomatique favorable, mis en lien avec les difficultés des forces russes dans la conduite de la guerre et l’évolution des opérations sur les champs de bataille, alimente chez leur ennemi des sentiments de victoire dans des délais raisonnables. Un discours optimiste d'autant plus relayé au sein des alliés de l’Ukraine, que ceux-ci affichent un niveau de cohésion et d’enthousiasme, notamment au sein de l’OTAN et de l’UE, comme ils n’en ont jamais connu depuis plusieurs années. Le sommet, en termes d’entente commune, de solidarité et de confiance reciproques !
Seulement, après avoir atteint le sommet, qu’est ce qui reste normalement après, si ce n’est la descente, l’abime…
Quelques signes précurseurs pourraient nourrir des inquiétudes dans ce sens.
Sur le plan intérieur, le renforcement des mouvements et idéologies extrémistes, de droite ou de gauche, en Occident et dans le ‘’Monde libre’’ n’est pas à l’avantage des soutiens inconditionnels du régime ukrainien. Parallèlement, et/ou à cause de cela, les courbes du mouvement des opinions publiques sont appelées à évoluer dans le même sens. Des signes avant-coureurs de cette tendance apparaissent déjà, révélés notamment par des sondages d’opinion effectués aux Etats-Unis il y a quelques jours. Egalement, les demandes boulimiques des forces ukrainiennes, notamment en munitions, commencent à se faire sentir.
A ces difficultés de politiques intérieures et de logistique, s’ajoutent, sur le plan diplomatique, l’attitude de la Chine et ses développements, que les Etats-Unis et leurs alliés ont beaucoup de mal à contenir ou même à prévoir. D'autres Etats, émergents ou plus modestes (Inde, Turquie, Afrique du Sud, Sénégal, Algérie...) adoptent des positions souvent ambivalentes. Au Kremlin, on s'en accommode plutôt bien, alors que Washington et ses alliés voudraient plus d’engagement à leur côté de la part de ces pays.
Dans ces conditions, un an après son declenchement, la guerre est en train de s'enliser. Elle risque de se prolonger, comme le prédisent observateurs et analystes. Et il sera de plus en plus difficile de maintenir le cap de la ligne dure que soutient Zelenski, la voie des va-t’en guerre n’étant rarement bonne à prendre.
Les pays du monde s’y préparent. Et comme eux, en Mauritanie, nous devons en tirer les conséquences.
Colonel (e/r) El Boukhary Mohamed Mouemel
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