Repenser le modèle libéral pour sortir les pays pauvres du sous-développement

Le Monde est devenu,  à la suite de la chute de l’Union soviétique, un monde unipolaire principalement dirigé par les pays du G7, (USA et autres). Ces puissances occidentales qui dominent la planète se veulent les défenseurs d’une économie mondiale capitaliste et libérale  au sein de laquelle  les capitaux privés représentent  les seuls facteurs de production rémunérables  par opposition à l’économie socialiste qui cherche à faire de l’état un acteur principal dans la vie économique.

Ainsi au lieu d’un monde bipolaire est-ouest issu de la guerre froide, nous sommes aujourd’hui en face d’un monde nord-sud avec des pays du nord puissants et dominateurs  et des pays du sud faibles  et dominés.  En fait cette situation ne tient pas du hasard, elle est au contraire  orchestrée et implementée par la machine intelligente et implacable du libéralisme mondiale qui est piloté par les puissances occidentales.

Assujettis à un ensemble d’institutions et de réglementations internationales que leur imposent les pays nantis, les pays  pauvres  se voient dépourvus de leurs systèmes de gouvernance traditionnels basés sur un état providentiel et une économie solidaire par le FMI et la Banque Mondiale qui se prévalent de soigner les économies « malades » de ces pays  surendettés en leur imposant  durant deux décennies des programmes de redressement économiques et financiers. Une politique économique fondée sur certaines théories économiques libérales qui se sont avérées non adaptées voire contre performantes pour les pays du sud du fait que ces politiques économiques n’ont pas tenu compte dans leurs hypothèses de départ d’une part des réalités propres au pays pauvres et d’autre part de la montée des économies asiatiques dont la Chine qui est devenue aujourd’hui la première puissances économique mondiale.      

Si l’on prend l’exemple des pays africains, on se trouve devant un dilemme qui est celui que l’Afrique est actuellement dirigée par des régimes puissants politiquement c-a-d qui détiennent les reines du pouvoir alors que leurs économies sont  entre les mains de systèmes gangrenés par la  corruption et  le monopole. Nous nous trouvons ainsi donc face à un continent qui n’avance pas malgré ses potentialités humaines, une population jeune  et des richesses naturelles inestimables.   

L’on doit ici se poser la question pourquoi les pays africains qui se trouvent aujourd’hui dans un monde  moins dépendant des puissances occidentales du fait de la crise économique et de la montée des puissances émergentes  (BRIC) ne repenseraient-ils pas le système économique libéral qui leur a été imposé de l’extérieur et mettre à sa place un système économique pouvant s’adapter aux réalités propres de l’Afrique.

La formule la plus avantageuse pour les économies africaines serait celle d’un état acteur principal dans la vie économique, un état qui investit, crée des emplois, éduque, soigne, sécurise les populations.

 

 Jemaldine  Mohamed El-Mamy

Consultant – Nouakchott, Mauritanie

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