Quand l'écrivain Mohamed Ould Moine tutoie Rayana*.

Rayana, en dépit de la tristesse et de l'iniquité des sultans, tu évolues dans le labyrinthe d'une hétaïre, ondulant à la manière des serpents.

Point d'échappatoire de toi si ce n'est encore vers toi! Ô Meyada, ô livide, frèle, ô toi aux oreilles pourvues, avant toi, le veilleur a-t-il décelé les jeux des veillées nocturnes ?

Dussent-ils dormir, j'éprouve de la tendresse pour le nourrisson, et de la nostalgie pour la lune à Al-Karkh[1] entre Laayoune, Roussafa[2]  et ce pontillon !

J’ai exalté quelque chose de toi en Andalousie. J’ai également aperçu une part de ton éclat dans les yeux des Siciliennes et rassemblé mes bris et me suis consumé avec du vin distillé par les lèvres des souvenirs.

Là, loin dans les profondeurs méridionales du lointain Océan Atlantique, je me dissimile pour un printemps lourd d’émotions refoulées. Printemps de soupirs. Un printemps à la Jacques Brel au rythme de valses à mille temps où se rencontrent l’auguste et le tapageur, enveloppés de mystique mélancolie ascétique !

Et je deviens ... Mahmoud Darwish ... Et c'est le labyrinthe. La toux des exils. L'étrangeté de la pâle lumière des lampadaires arabes. Ces luminaires qui suintent de tristesse comme Ibn Zoureik, comme moi.

Reste toujours Rayana et pardon pour ma sècheresse. Le destin a condamné les arabes à l'ascétisme lors des effusions de joie!

¨Par: Mohamed Ould Moine[3]

 

*Le titre est de la rédaction de mauriactu. Info.

[1] Quartier sur la rive ouest du Tigre, à Bagdad.

[2] Quartier Est de Bagdad sur l'Euphrate.

[3] Traduit de l’arabe par Med Yahya Abdel Wedoud.

 

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