Produire et consommer mauritanien

       Aucun pays, jamais un état  n’a été  bâti par les discours politiques creux ni par les illusions emphatiques ni par les vœux chimériques. Bien au contraire, la politique est d’abord action, réalisations tangibles ; c’est pourquoi, les grandes politiques se jugent  à leurs fruits et les grands Hommes d’Etat à la portée et à la pérennité de leurs réalisations.

La Mauritanie d’aujourd’hui, sous la direction du président Mohamed Ould Abdel Aziz, offre un exemple vivant, non pas seulement d’une ambition d’envergure pour la nation, mais d’énormes efforts consentis au service du développement durable du pays. Progressivement, elle se développe, s’épanouit, se métamorphose et avance d’un pas assuré et résolu dans la voie d’un développement endogène et équilibré. Les visites de travail effectuées par le président de La république au Trarza illustrent on ne peut mieux cette ferme volonté de développement dans un domaine vital, celui de l’agriculture, et dont l’objectif sublime est de produire et consommer mauritanien en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, véritable attribut de souveraineté nationale

Le grand projet du canal d’irrigation de l’Aftout Essahli, entièrement financé par les fonds propres de l’état à hauteur de 10 milliards d’ouguiya, mais aussi exclusivement exécuté par des sociétés mauritaniennes, traduit de manière éloquente, cette politique volontariste visant cet objectif national. Un canal long de 55km, pour l’aménagement de vastes surfaces cultivables estimées à 16000hectares pour l’agriculture irriguée,  le maraichage, la plantation d’arbres fruitiers, l’élevage, la pêche. Un projet qui aura pour effets induits immédiats la fixation  des habitants dans leur terroir, de créer beaucoup d’opportunités d’emplois surtout pour les jeunes, la lutte contre la désertification et l’approvisionnement de la zone en eau potable tout le long de l’année. En d’autres termes, un pole de développement intégré qui ne manquera pas, à l’instar d’autres initiatives non moins importantes, de changer fondamentalement la Mauritanie avec l’édiction de nouvelles priorités bien ordonnées et hautement bénéfiques pour les populations, rompant ainsi avec les projets non prioritaires et les pratiques qui se sont avérées inopérantes.

Mais la construction harmonieuse d’une nation est une œuvre partagée entre l’Etat et la population ; elle est aussi une aventure collective à laquelle participent  activement tous les citoyens.

 L’Etat assume  pleinement aujourd’hui son rôle : un Etat stratège et développeur, prenant en charge les couts exorbitants des infrastructures nécessaires pour le développement ; un Etat garant aussi des services publics fondamentaux,  de la sécurité intérieure et extérieure, de la distribution horizontale de la richesse du pays et de l’exercice d’une pleine citoyenneté moderne.

Les citoyens, malgré une certaine évolution perceptible des mentalités, restent tout de même en deçà du rôle qui leur est dévolu. Certaines mentalités anachroniques sont encore vivaces : comme celle de l’eternel assisté, la vision dépassée de l’Etat utilisé  comme une vache grasse, le train de vie ostentatoire sans commune mesure avec les possibilités économiques propres, le caractère hautain par rapport au travail manuel  jugé à tord par certains comme « dégradant » …

A ces mentalités rétrogrades s’ajoute une conception erronée et pernicieuse de la démocratie  qui considère le développement du pays du ressort exclusif de la majorité au pouvoir. Pis encore, tous les moyens de propagande politique sont mobilisés pour contrecarrer l’effort entrepris, créer un travail de sape et ternir l’image de marque du pays et de ses dirigeants

Dans un monde en pleine mutation, dans un environnement international où la concurrence entre pays est le maitre mot, la Mauritanie d’aujourd’hui peut se targuer, non sans preuves irréfutables, d’avoir jetée les fondements d’un avenir radieux. Le pole de développement d’Aftout Essahli n’en est qu’un exemple parmi tant d’autres réalisations saillantes. Il revient aux citoyens, chacun en ce qui le concerne, de les exploiter et de les potentialiser par le travail et l’abnégation, en transcendant les mentalités qui ne sont plus dans l’air du temps. Il revient également à notre classe politique d’être à la hauteur de sa mission historique qui est par définition impersonnelle. Les Hommes passent mais les nécessités nationales que dicte le bien commun restent.

 

                              Docteur Abdallahi Ould Nem

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