PHOBIES DE L'AVION EN VOL

             Redoubler de phobies  quand on pense aux cas de certains  crashs notamment celui du vol MH17 en Ukraine, de l’ avion à Taïwan et de l’ appareil d'AirAlgérie au nord du Mali, et celui d'AirAsia 

           Le présent article est adressé aux usagers des vols, pour leur permettre d’avoir une notion simplifiée sur le comportement de l’avion en vol qui est  parfois responsables de ce phénomène phobique. Pour être compris par les lecteurs usagers de ce mode de transport, le texte  a été structuré sous forme de questions simples.  Interrogations que chaqu’un parmi nous  se pose avant d’entreprendre le voyage dans les airs : Voyager en avion, c'est si sûr que ça ? Mais quels sont vraiment les risques de voir son appareil tomber comme une pierre ? Peut-on sortir indemne d'un crash ? Où faut-il s'asseoir pour augmenter ses chances de survie ? y a-t-il un risque probable pour l'avion lorsqu'il y a des orages ? Et se qui se passe en cas de turbulences ?

              Tout ce qu'il faut savoir sur ces problématiques en aviation.

POURQUOI AVONS-NOUS PEUR DE L’AVION ?  Et pourtant,  le moyen de transport le plus SUR ! 

      La peur de prendre l'avion est souvent due au manque de compréhension de son fonctionnement. Nous avons peur de ce que nous ne connaissons pas et l'instinct prend naturellement le dessus sur la logique. Comprendre comment vole un avion n'est pas simple. Mais après quelques explications, cela peut vous aider très concrètement à appréhender positivement votre prochain vol. L’homme n'a pas été conçu pour être dans les airs : en avion, l'émotionnel prend le dessus sur le rationnel et peut provoquer plus ou moins d'angoisses : 1 personne sur 5 dit être stressée à l'idée de prendre l'avion ... vous voyez, vous n'êtes pas la seule !
Les raisons et les niveaux de peur de l'avion sont divers : certains sont anxieux car ils redoutent l'accident, d'autres sont nerveux car ils ne peuvent pas contrôler l'appareil, enfin une minorité a une réelle phobie de l'avion et ne sent pas capable de voyager dans les airs.
              Pour être rassuré, il faut être capable de comprendre comment fonctionne un avion:

Comment vole-t-il ? Le premier élément indispensable pour expliquer comment vole un avion est l'atmosphère terrestre sans laquelle les avions tels que nous les connaissons n'existeraient tout simplement pas ,ce qui fait que la Vitesse et vent sont les premiers éléments de réponse : à l'image d'un chapeau qui s'envole lorsqu'il y a trop de vent, l'avion s'envole grâce à la vitesse atteinte sur la piste et parce qu'il est face au vent mais comme il a été profilé pour voler, il reste en l'air et ne retombe pas comme une pierre !

Pourquoi ne peut-il pas tomber ? L'air est un fluide, l'avion grâce à sa vitesse parfois (plus de 800km/h) "glisse" sur ce fluide. Quant aux  trous d’air ils  n’existent pas, c’est une mauvaise expression, qui nous donne l’impression de tomber dans un trou. Ce sont des turbulences qui sont causées par des vents différents. Elle peut être prévue par les pilotes et l'altitude du vol est modifiable pour échapper aux effets désagréables. Contrairement aux idées reçues, les avions ne chutent jamais plusieurs centaines de mètres, ils descendent seulement un peu

 

Pourquoi est-il sensible aux turbulences ?  Sont-elles dangereuses ?

Elles arrivent lorsque des courants d'air extérieurs entrent en collision qui créent des frictions secouant l'appareil. Rien de grave pourtant : il faut les comparer aux secousses que vous ressentez lorsque vous roulez sur des pavés, c'est le même niveau de dangerosité !

Comprendre le fonctionnement rationnel d'un avion, c'est avoir l'impression de contrôler un peu plus la situation dans laquelle on se trouve et donc essayer de rationaliser son angoisse. Et c'est déjà un bon début !

     En résumé, trois notions sont à retenir : densité, température et vitesse. L'air est fait de masses d'air chaud et de masses d'air froid, et comme chacun le sait, l'air chaud monte, car il est moins dense que l'air froid. Jusque là tout le monde suit. L'avion vole plus vite que la vitesse de l'air et sur sa trajectoire il se heurte à ces masses qui montent ou qui descendent, ce qui provoque des turbulences vers le haut ou le bas. Cette différence atmosphérique entraîne une perte de portance de l'appareil, mais en aucun cas, l'avion ne se retrouve dans une zone vide d'air

Voyager en avion, c'est si sûr que ça ?

          La probabilité de voir son avion s'écraser est infime. Ainsi qu'un accident se produit lors d'un vol sur 1,2 million en moyenne. Si l'on en croit le New York Times, statistiquement, un passager devrait même prendre un avion tous les jours pendant 123 000 ans avant de mourir dans un crash.

Les vols sont en effet devenus de plus en plus sûrs au fil des décennies,  Alors que le nombre de départs sur des vols commerciaux a triplé en 40 ans, passant de 9,4 à 28 millions entre 1970 et 2010, le nombre de crashs a été en constante diminution. Le nombre moyen d'accidents était ainsi de 39,6 par an au cours des années 2000.Selon les calculs de David Ropeik, intervenant à Harvard. En moyenne, on a dénombré 720 morts par an dans des accidents d'avion, entre 2001 et 2011, rapporte le Huffington Post

En comparaison, près de trois milliards de passagers prennent l'avion chaque année

Ces statistiques sont confirmées par une étude sur les crashs d'avions américains, menée entre 1983 et 2000 par le BNST. Durant cette période, 95,7% des personnes ayant vécu un accident d'avion ont survécu. Ce chiffre s'abaisse à 76,6% lors des crashs les plus graves

Y’ a-t-il un risque probable de crash  lorsqu'il y a des orages ?

            Même si les conditions météorologiques ont été mises en cause dans certains crashs , les orages ne sont que très rarement. Selon de la CAA , publié en juin 2013, les conditions météorologiques ou environnementales ont été la cause principale de seulement 5% des crashs

Les avions sont en effet longuement testés par les constructeurs avant d'être commercialisé, afin de s'assurer qu'ils peuvent résister aux températures très basses ou très hautes, à la pluie, au vent et même à la foudre,. En comparaison, les erreurs d'appréciation ou de manipulation commises par l'équipage sont responsables de 52% des accidents en vol.  

 Les risques de crash sont minimes si les avions sont correctement entretenus et les pilotes bien formés. Il existe toutefois une liste noire des compagnies dangereuses, dressée et régulièrement mise à jour par la Commission européenne.

 Il vaut donc mieux vérifier la fiabilité d'une compagnie avant de prendre son billet, pour s'assurer qu'elle respecte bien toutes les consignes de sécurité.

En cas de turbulences ?

                 Les turbulences sont souvent stressantes pour les passagers, mais ne représentent dans l'absolu aucun risque pour l'avion, rapporte le Telegraph. Les pilotes sont en effet formés pour gérer ces trous d'air, dus à un changement soudain des courants aériens autour de l'avion.

En aéronautiques, la turbulence se traduit par des mouvements erratiques de l'aéronef. La turbulence peut être, légère, modérée, forte ou extrême .

Ø  La turbulence est qualifiée de légère lorsque l'aéronef est soumis à de petits changements aléatoires, d'assiette, d'inclinaison ou de cap. qui se produisent fréquemment, constituent surtout un désagrément pour les passagers d'un avion de ligne et qui peuvent cependant  continuer à se déplacer.

  • La turbulence est qualifiée de modérée lorsqu'elle engendre des changements d'assiette, d'inclinaison ou de cap plus conséquents. La vitesse air est aussi affectée. provoquent des secousses plus importantes, qui peuvent faire se renverser les verres. Elles sont là encore sans conséquence pour la sécurité des passagers, mais l'équipage peut décider de changer d'altitude pour rendre le vol plus confortable. .

Les déplacements des passagers d'avions de ligne deviennent problématiques

  • La turbulence est qualifiée de sévère lorsque l'aéronef est soumis à des changements brusques d'attitude ou d'altitude. L'aéronef peut temporairement échapper au contrôle du pilote. De plus, le déplacement dans la cabine d'un avion de ligne est impossible. Un pilote aux instruments considérera ces ondes comme des « turbulences sévères » car il ne pourra pas maintenir l'altitude qui lui a été assignée. Elles  sont bien plus rares : au total, un pilote interviewé par le Telegraph dit n'avoir ressenti ce genre de secousses qu'environ 5 minutes sur les 10 000 heures de vols réalisées dans sa carrière. Durant ces perturbations, l'avion peut gagner ou perdre jusqu'à 30 m d'altitude. Les voyageurs occasionnels ont toutefois très peu de chance de vivre ce type d'événements.
  • La turbulence est qualifiée d'extrême lorsque l'avion échappe au contrôle de son pilote. Ce type de turbulence peut engendrer une rupture de l'aéronef

 

Un avion peut-il "tomber" en plein vol ?

Oui, mais c'est rarissime. En aérodynamique, le décrochage est la perte de portance d’une structure portante (aile, pale de rotor, voile) dû à un angle d'incidence trop important, et, par extension, la perte de portance d'un avion. Dans cette circonstance, l'avion n'est plus suffisamment soutenu par l'air pour maintenir son altitude, et risque la perte de contrôle, en résumé le "décrochage" désigne la chute brutale d'un avion, le nez relevé. Cet incident peut se produire dans deux cas de figure :

  • Si l'appareil vole à une vitesse insuffisante, ses ailes perdent leur portance et il "tombe comme une pierre".
  • A l'inverse, en cas de vitesse trop élevée, une "onde supersonique" peut apparaître le long d'une aile et déséquilibrer l'avion.

           Selon Le Figaro, le vol Rio-Paris (en 2009) après un décrochage de plus de 10 000 m, soit une chute de plus de 2 000 m par minute. Cela ne signifie pas pour autant que les passagers n'ont pas eu le temps de se rendre compte de ce qui se passait. A une telle altitude, il faut plusieurs minutes pour que l'avion atteigne son point d'impact. Trois minutes et 30 secondes, dans le cas de l'Airbus d'Air France. En théorie, Les pilotes sont formés lors d'exercices standardisés pour faire face "à des situations anormales et à des dysfonctionnements",  Une bonne nouvelle, lorsqu'on sait que l'équipage doit gérer un incident lors de neufs vols sur dix. La plupart du temps, les passagers ne se rendent même pas compte qu'il y a un problème.

 

Comment augmenter mes chances de survie ?au cas où  

Quelques éléments contributifs ont  augmenté vos chances de sortir indemne d'un crash. A commencer par :

  • Choix de la place, selon le Telegraph , une étude réalisée en 2007 montre que les chances de survie sont de 69% lorsqu'on est installé à l'arrière de l'avion, contre 56% au niveau des ailes et 49% à l'avant. Selon Discovery, il faudrait en outre être situé, de préférence, dans les 5 rangs les plus proches d'une sortie de secours pour s'en sortir. Boeing, cité par le journal, affirme toutefois qu'aucun siège n'est plus sûr qu'un autre. 
  • Autre élément important pour se préparer à un crash : écouter les consignes de sécurité données par l'équipage avant le décollage. Si l'exercice peut sembler pénible, il permet aux passagers d'éviter de perdre du temps ou d'adopter un comportement dangereux dans la panique. Slate rappelle ainsi que lors du crash d'un vol d'Ethiopian Airlines en 1996, de nombreux passagers sont restés coincés dans l'avion à cause de leurs gilets de sauvetage gonflés trop tôt et sont morts noyés.
  • Enfin , Il faut correctement attacher sa ceinture et se mettre en position de sécurité, avec la tête sur les genoux et les mains croisées sur la nuque, lorsque l'équipage le demande. Cela permet aux passagers de ne pas être projetés au plafond ou sur le siège devant eux et donc d'éviter d'être blessé au visage ou aux jambes au moment de l'impact,

Un conseil pour gérer votre  stress ?

              Malgré le très faible risque de mourir dans un crash, la phobie de l'avion toucherait 20 à 30% de la population selon Velina Negovanska, une psychologue spécialiste des phobies interrogée par francetv info. Il existe toutefois plusieurs moyens de gérer son stress durant le vol, à commencer par la communication : en cas de panique, discutez avec le personnel de bord, qui saura sans doute vous rassurer. Vous pouvez aussi demander à votre médecin de vous prescrire un léger calmant avant votre départ

Lt-Col/er Neh OULD BRAHIM

Enquêteur Technique

Ancien chef de Bureau d’Enquêtes et     d’Analyses des Accidents et d’Incidents d’Aviation (ANAC)

 

Bibliographie :

Internet

http://www.slate.fr/story/2491

http://www.telegraph.co.uk/travel/travelnews

http://www.frametvinfo.fr/franc.

http://www.nytime.com/2013/02:12/business

http://wwwdiscovry.com/tv-shows/curiosity/topics

ttps://fr.wikipedia.org/wiki/Aviation_civile

 

 

 

 

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