Mes inquiétudes du moment sont footballistiques et géopolitiques.

En matière de géopolitique sportive, mes préférences de supporteur penchent vers les Tunisiens. Certainement à cause de la loi de la proximité. Une loi bien connue dans le monde et écoles du journalisme. Mais je ne comprends pas très bien pourquoi elle est réservée à un champ d'activités spécifiques. Il semble qu’elle est à la base de nos choix et intérêts en matière de communication et d’information. Mais pas seulement : elle préside à tout ce qui concerne l'Homme, selon ma modeste lecture.

Le match qui aura lieu tout à l’heure entre le Nigéria et la Tunisie me donne des soucis quant aux chances des Aigles de Carthage. Mes craintes sont sérieuses pour ce pays maghrébin avec lequel je me sens lié par la langue, l’histoire, etc.

Sur un autre plan géopolitique très différent, le Burkina Faso me fait des soucis. Après le Mali, il est le pays membre du G5 Sahel qui présente le plus de fragilités à mes yeux. Les incidents et troubles militaires internes qu’il connait depuis quelques heures doivent interpeller sérieusement ses alliés, et les conduire à agir rapidement pour éviter le pire. Comment ?

Plusieurs pistes sont à explorer. J’en citerai trois grands axes :

D’abord, restructurer efficacement les forces de défense et de sécurité (FDS) du pays, de manière à améliorer sensiblement leur rendement sur le terrain, à mettre un terme aux systèmes de milices quelle qu'en soit l'obédience  et à renforcer l’autorité du pouvoir central sur le plan militaire. Ce qui paradoxalement ne devrait pas forcément mettre le Président de la République sur les premières lignes. Au contraire, il a besoin de fusibles de protection. Nous avions déclenché une sonnette d’alarme en alertant sur un tel risque, il y a un an : (lire « Terrorisme : le président burkinabé s’exposerait un peu trop, et le Sahel menacé plus que jamais »).

-Ensuite, mettre rapidement fin au blocus imposé au Mali par la CEDEAO et la France. Au lieu d'isoler ce pays, déjà trop fragile, et pousser ses dirigeants vers une fuite en avant aux conséquences imprévisibles, il est plutôt néccessaire de trouver une solution consensuelle à la crise politique et sécuritaire qui le sécoue et qui risque d'impacter encore plus gravement ses voisins et toute la région.

-En fin, revoir les stratégies et approches de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale dans la région, tant les stratégies nationales que celles des alliés et partenaires étrangers. Deux impératifs nous semblent incontournables : 1) diversifier les alliances et politiques de coopération militaires ; 2) négocier avec les terroristes et groupes armés. Dans ce but, il y a lieu de faire tout pour améliorer la situation militaire sur le terrain au profit des Etats, afin qu’ils soient dans la position la plus favorable lors des négociations.

El Boukhary Mohamed Mouemel

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