Je viens de recevoir le tableau- en image- des mains de son auteur : l’artiste plasticien mauritanien Oumar Ould Rajel, de son nom d'artiste ''Rajel''. Il m'a fait une agréable surprise en me l'offrant. C'était ce matin et avec beaucoup de gentillesse et de modestie de sa part.
J’adore les œuvres de cet homme que j'ai découvert il y a quelques mois à l'occasion d'un vernissage organisé au Musée National de Nouakchott. J'ai vu dans ses travaux exposés à l'époque l'expression d'un auteur à la fois humble, simple et talentueux. Cependant, la présente toile me touche profondément, sans que je ne sache vraiment pourquoi. Elle suscite en moi des sensations aussi fortes qu’indescriptibles, comme quelque chose de mystique qui me parle fort et toujours .
En effet, je suis sensible aux messages de foi : prières, rituels, enseignement religieux... Ces ''choses'' insondables qui s'adressent au fond de l'être, qui expriment effectivement une attitude à la fois philosophique et religieuse fondée sur le sentiment et l'intuition. Une double dimension créative qui donne à l’imagination toute sa chance.
Ces ''choses'' insondables, m’ont conditionné et accompagné depuis ma tendre enfance. Elles continuent de souffler fort à mes oreilles et dans mon cœur, au rythme des vents de sable qui balaient nos campagnes et villes. Elles ont pour résultante : une religiosité inexplicable. Mythes et orthodoxie y font bon ménage, y compris dans les mosquées. Dans ces lieu de culte comme ailleurs, les rituels de sable structurent les modes de vie dans le désert, s'invitent dans tout type d'activité : culturelle, sociale ou économique. Même conduire une corvée d'eau à dos d'âne, n'y échappe pas.
C’est vrai aussi que j’ai un faible pour les couleurs chaudes, auquexlles s'identifie mon rapport, fort et indéfectible, au désert sahélo saharien. Je croise le sable de ce désert partout où mes pieds foulent le sol mauritanien ; et ses palettes de couleurs ocre me suivent, m'accompagnant là où je vais.
Certes, je suis souvent en contact physique direct avec ces couleurs et paysages désertiques; mais en outre, je les ai également en permanence à l'esprit, quel que soit le temps ou l'espace où je me trouve : à l'intérieur comme à l'extérieur du pays.
Est-ce que ce ne sont pas toutes ces raisons réunies, à la fois d’ordre phylosophique, culturel ou environnemental, qui font que ce tableau m’interpelle profondémément ?
J’ai tendance à le penser : il s’appelle ‘’rituel des sables’’.
Merci, Rajel, pour ce magnifique cadeau.
El Boukhary Mohamed Mouemel
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