Les communiqués victorieux ne manquent pas côté FAMA. Leur « montée en puissance » et leur efficacité grandissante ne feraient plus de doute, à en croire les déclarations et informations émanant des autorités maliennes.
Le dernier communiqué en date est tombé depuis quelques heures. Il fait état d’une « centaine de terroristes neutralisés ». Ce serait le résultat d’opérations de poursuite et de ratissage entreprises par les forces armées maliennes (FAMA) en réponse à l’attaque meurtrière du camp de Mondoro, survenue vendredi dernier. Attaque dans laquelle des dizaines de soldats perdirent la vie et d’importants matériels militaires récupérés par les « djihadistes ».
De son côté, le GSIM (groupe de soutien à l’islam et aux musulmanx) dément le bilan donné par les FAMA et annonce que ses pertes s’élèvent à 04 (quatre) morts seulement.
Vu du côté des populations mauritaniennes, la situation sécuritaire au Mali est plus inquiétante que jamais. Des éleveurs mauritaniens sont assassinés sauvagement, brûlés et mutilés. Les locaux accusent les FAMA d’être les auteurs des crimes. Ce qui entame gravement l’image de marque de ces dernières, mettant en cause leur professionnalisme et leur efficacité.
D’autres interrogations se posent quant aux rapports entre d’autres types de mouvements armés et autorités de transition. L’accalmie qui sévit entre l’Etat et les rébellions touarègues depuis quelques années, avec le soutien controversé des forces françaises, durera-t-elle, ou plutôt volera-t-elle en éclats, comme certains indices le laissent craindre ?
Et les milices et groupes d’autodéfense, quels rôles et avenir pour ces acteurs de violence difficilement contrôlables ?
Si les FAMA s’estiment réellement en « montée en puissance », ne seraient-elles pas tentées d’en finir avec ses rebelles et milices ? Le doute est permis.
Un autre acteur non moins important a son mot à dire. Il n'est cependant pas trop facile à cerner. Il s'agit de la récomposition des jeux d’alliances. Nous en retiendrons deux faits: la fin de l'opération Barkhane et le rédeploiement de la force militaire au Sahel, ainsi que la guerre d'Ukraine. Quelles seront les conséquences et influences de ces deux facteurs sur la sécurité au Mali et, au delà, sur la région du Sahel? Le G5 Sahel, sa Force conjointe, ses programmes et activités, ne risquent-ils pas d'en pâtir, sachant que leurs financements proviennnet en grande partie de l'UE et de pays occidentaux dont l'attention et les regards se tournent désormais vers l'Ukraine?
El Boukhary Mohamed Mouemel
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