En Mauritanie, la majorité présidentielle a lancé un projet de dialogue national inclusif. Cela a commencé par des journées préparatoires au dialogue, suivies de journées de sensibilisation ; et le dialogue prévu est sur le point de commencer. Toute la mouvance présidentielle participe, la CAP serait sur le point d’y participer. Le FNDD, lui, pose ses conditions.
S’agissant d’un sujet qui touche le présent, le devenir du pays et de ses habitants, et tenant compte du fait que toutes les parties politiques agissent sur délégation d’une partie du peuple mauritanien, qu’elles sont censées représenter, j’aurais souhaité voir surgir des signes de patriotisme, d’abnégation et de dépassement de soi, dans les différentes réactions et prises de position.
Le pouvoir a certes initié ce projet de dialogue, lui qui est en position de force, dans la mesure où il détient l’essentiel des rênes de l’état et dispose du plus grand parti politique dans le pays. Il doit cependant apporter les preuves de sa bonne foi et, pourquoi pas, faire des concessions de taille pour décrisper la situation, et pour couper l’herbe sous les pieds des nihilistes.
La CAP participera au dialogue auquel elle apporte déjà ses services. N’est-ce pas c’est elle qui tente vaille que vaille à amener le FNDD à participer ! L’action de la CAP est guidée par des considérations d’ordre patriotique et pragmatique dans la mesure où elle ne verse pas dans la surenchère et semble connaitre les méandres de la politique et des réalités de l’alternance.
Le FNDD, qui semble enfermé dans une logique de confrontation et d’intransigeance n’ira pas au dialogue à moins d’un retournement de situation de dernière minute. Il faut dire que depuis le consensus obtenu à Dakar, une partie de l’opposition s’est rendue compte du fait qu’elle ne pouvait accéder au pouvoir par les moyens normaux ; c'est-à-dire en comptant sur une victoire obtenue par les urnes, le parti au pouvoir et ses relais locaux étant imbattables dans le jeu de collecte des voix.
Après donc la défaite enregistrée à l’issue des élections qui ont suivi l’épilogue dakarois, une coalition de partis et de mouvements de l’opposition ont décidé de tout faire pour accéder au pouvoir par des moyens non conventionnels, à savoir l’exaspération des conflits sociaux, l’encouragement à la désobéissance civile, une cour assidue aux chancelleries occidentales entre autres...
Aujourd’hui, force est de constater que ce scénario n’a pas rapporté les résultats escomptés. Pire : les agendas et les instructions donnés aux chancelleries occidentales ont littéralement changé de nature et d’objectifs ; et avec l’entrée en force de la Russie dans le conflit syrien, tous les calculs sont faussés ; ce qui relance les enjeux politiques.
Cette parenthèse c’était pour faire voir les enjeux de l’heure et la marge de manœuvre des uns et des autres. Aujourd’hui le FNDD, tout comme le reste de l’opposition, ainsi que les forces vives de la nation, doivent s’asseoir ensemble pour nous sortir un projet de société qui préserve notre pays, notre unité nationale. Projet de société qui améliore nos conditions de vie et d’existence, et qui nous ouvre de bonnes perspectives d’avenir.
Je dois dire en guise de conclusion que le dialogue est une nécessité, et que tout le monde doit y participer, si l’intérêt visé par les uns et les autres reste celui de ce pays et de ses habitants. Sidi Ould Hamada