Habib Ould Mahfoudh: un passeur culturel de la francophonie

 « Le plus maure des intellectuels de la Francophonie ; le plus universel des troubadours maures». Abdoulaye Ciré Ba

Malgré l’importance de l’œuvre littéraire de Habib Ould Mahfoudh[1], elle n’a jusqu’à présent pas suscité l’intérêt que faisait présager le succès unanimement salué des Mauritanides[2].  Elle a été certes évoquée une première fois dans le numéro spécial de Notre Librairie dédié à la littérature mauritanienne[3] et dans la thèse de M. Bengoéchéa sur la littérature francophone de Mauritanie[4] ; de même l’auteur de ces lignes a publié un article sur la perception du temps chez Habib[5] mais point d’études d’envergure ou de recherches approfondies de critiques littéraires ayant pour objet cette œuvre.

Cette lacune peut s’expliquer par les limites de la diffusion des écrits de Habib dont le premier volume n’a été édité qu’en 2012[6] mais aussi par la difficulté de son classement dans l’un ou l’autre des genres littéraires comme le remarque N. Martin-Granel qui parle d’un «cas dissident» [7]ou Ould Cheikh qui parle d’un «Objet Littéraire Non Identifié»[8].

Sans verser dans cette controverse de classification, le présent article se limitera à traiter de l’une des caractéristiques de cette œuvre en ayant comme toile de fond un questionnement sur son apport au français et plus globalement à la francophonie. Il s’agira de voir dans quelle mesure, Habib Ould Mahfoudh a servi d’interprète de sa culture auprès de l’autre et spécifiquement du lecteur francophone.

L.S. Senghor disait déjà du français qu’au-delà de sa fonction de communication, c’est une langue «d'épanouissement international au sein de laquelle chacune de nos cultures se reconnaîtra en naissant à l'universel». Habib Ould Mahfoudh serait dans cette perspective un passeur ou un médiateur dans des échanges qui s’établissent à travers sa plume entre sa culture et celle de l’universel.

L’apport de Habib en ce domaine est certainement l’un des plus importants parmi les auteurs francophones de Mauritanie. Sa profonde connaissance des cultures occidentales- mais aussi orientales- et son intime conviction d’être le produit d’une culture maure[9] raffinée, qu’il se doit de célébrer, sont autant de facteurs qui ont imposé à Habib cette position de médiateur. L’auteur est, en effet, caractérisé par la diversité de ses inspirations et de ses références à des littératures et traditions locales et planétaires même si l’objet principal de son œuvre demeure l’homme mauritanien et singulièrement l’homme maure.

Ould Cheikh exprime l’association de ces deux dimensions en ces termes: «L’ironie mordante qui parcourt la plupart de ces textes et leur indéniable qualité d’écriture témoignent d’un mariage particulièrement réussi des traditions littéraires orales et écrites de Mauritanie avec des apports culturels francophones aussi éclectiques que judicieusement arrangés et choisis par ce professeur de français »[10]. Cette double appartenance qui se dégage de l’approche de Habib ou sa position d’interface littéraire est aussi l’objet du constat de C. Taine-Cheikh qui indique que : « Cet esprit qui peut paraître d’autant plus ʺfrançaisʺ qu’il fait souvent appel à des références culturelles ʺbien de chez nousʺ est aussi fondamentalement, un esprit très maure »[11] et c’est la même idée que souligne Abdoulaye Ciré Ba dans la phrase de l’exergue quand il qualifie Habib du « plus maure des intellectuels de la Francophonie (et du) plus universel des troubadours maures»[12].

Ce continuel aller et retour entre la patrie de l’auteur et l’univers est en effet l’une des constantes de ses écrits et prouve sa très large culture et parfois même son érudition. Une admirable maîtrise de la langue française vient en fin pour lui servir d’outil idéal pour l’accomplissement de cette mission de médiateur culturel.

Confirmant sa position de connexion culturelle, Ould Cheikh relève que « l’infusion généralisée des tournures, des expressions et des références à sa culture native, font affleurer partout l’insécable entrelacement du dehors et du dedans, du proche et du lointain, du local et du planétaire. Une manière, en somme, de clin d’œil permanent de Nyivrâr[13] à la terre entière que ce français miné de "hassanismes[14]" devait transmettre au monde[15]».

Ces "hassanismes" ou la propension de Habib à manipuler le français pour l’adapter aux exigences de la communication de la culture bidhân fait dire à Wane Birane que cet auteur « réussissait avec brio, le tour de force de parler “hassaniya” en français, sans écorcher le bon usage des mots et sans jamais trahir ni la pertinence du discours, ni les charges émotionnelles des deux langues qui lui servent de médium[16] ».

Les écrits de Habib représentent ainsi un savant mélange entre sa culture et celle de l'universel et le rôle de passeur de cet auteur se manifeste notamment dans les traductions, le transfert d’expressions idiomatiques et une incessante action visant à rapprocher sa culture de celles des autres par le biais de la langue française à laquelle il a souvent fait subir de multiples contorsions pour l’instrumentaliser à ses fins.

En s’essayant, par exemple, aux traductions de la poésie maure, Habib tenait à transmettre une partie de l'esthétique maure pour la faire apprécier des autres.  

Commençons, par exemple, par son introduction du poème de Ould Haddâr[17] où il dit: « vous prenez votre turban, un chameau, une tassoufra[18] et vaillamment vous partez (…) Vous vous mettez le doigt dans l'oreille et vous vous mettrez à déclamer les vers». Toute cette attitude, ci-dessus décrite, est caractéristique du nomade maure et de son idéal: déclamer la poésie hissé sur son chameau. Il est à cet égard significatif d’observer la place du chameau, animal hautement symbolique de la vie nomade, dans les écrits de Habib[19].

Habib procède ensuite à la traduction :

« D’entre mes chameaux, j'ai choisi un chameau,

J'ai pris en croupe un brave compagnon,

Je me suis débarrassé, au Nord de tous les miens,

J'ai affronté froidures et soleils,

J'ai lancé mon chameau, plein sud, au galop,

"Yaghayr elli gaayis yingaas..." [20]»

On peut constater la répétition du mot chameau qui revient 3 fois explicitement mais aussi la chute du poème dont l’auteur a délibérément conservé la langue d’origine : le hassaniyya. C’est comme une sorte de suspens qu’entretient l’auteur pour inviter ses lecteurs à apprendre sa langue pour découvrir ses secrets que l’on ne saurait traduire.

Habib, cependant, traduira dans son intégralité le poème de M’Hammad Ould Ahmad Youra pour lequel il a une admiration sans bornes. Il le qualifie ainsi d'archétype de la poésie maure et de poète immense. Après avoir cité le texte d’origine, Habib écrit modestement «Ce que je prends sur moi de rendre très approximativement par » et de livrer le texte de la traduction qui suit:

« Avec ta moitié. Ô mon âme et même plus

Est partie la nostalgie d'un temps révolu

Et toi tu te crois intéressant

Et les fleurs de tes souvenirs se sont fanées.

Étrange fatalisme en vérité et piètre excuse!

Serais-tu allé â Toumbouzayd[21]

En passant par le petit oued

Qui contourne la dune par le sud

Que tu aurais été réduit à néant ».

L’inspiration que l’auteur tire de la beauté du texte de M’hammad le mue en poète et c’est avec sa propre créativité poétique qu’il tente de décrire cette lente extinction de l’âme ballottée entre la nostalgie du temps révolu et les tourments de Toumbouzayd.

En plus de son admiration pour Ould Ahmed Youra, Habib n’a de cesse de répéter un poème fétiche[22] dont il traduit parfois le vers:

"Ghayr el baten ma-vih el 'ayb

guid - elli towkhadh Lekrama

Tenzel …"

Par: “L’on ne peut médire du piémont tant que Lekrama y campe... »[23]

Mais il y revenait parfois sans traduction comme s’il voulait dire que ce texte faisait partie de l’héritage culturel universel et qu’il était si beau que personne ne pouvait l’ignorer.

On trouve d’autres traductions de poèmes dans plusieurs articles[24] de Habib, résolument engagé dans l’entreprise de passeur de la culture maure.

L’auteur s’est livré à d’autres exercices de traduction comme celle du Coran [25] mais ce qui semble le plus significatif au regard de son rôle de médiateur c’est sa définition de sa culture.

C’est ainsi que pour revendiquer son identité maure qui lui a été déniée suite à une position morale et politique courageuse,[26]Habib se défend en confirmant son appartenance à la culture maure et en procédant à l’énumération des attributs du gentilhomme selon les canons de valeur de la culture maure, il écrit ainsi: «Je distingue assez bien entre les entrées musicales de Nqaymish[27], le rythme de l’Agaywâr[28] et les vocalises du Basît[29], je fus un assez bon joueur d’osselets (d’qouqa)[30], je terminai mon Coran assez tôt[31] et mes sourates ne sont pas trop crues[32], je n’hésite pas à jouer aux notes “noires[33]” de Sinnima et du Baygui[34]; mon sport favori est la déclamation des grands poèmes élégiaques (oummât lebteit )[35] même si je ne crache pas sur la poésie épique (thaydîn); je me sens aussi à l’aise face au Hassania du XVIII siècle[36] que face au parler bâtard utilisé maintenant à Nouakchott.[37]» .

Habib accorde ici un intérêt particulier à la musique car la bonne connaissance de cet art ou «atzaywîn » est l’un des critères principaux de  l’homme d’esprit qui doit être ouvert (maftûh) connaissant les clefs de cette musique. En bon connaisseur de la musique maure, Habib lui a consacré plusieurs articles[38] où il fait montre d’érudition. L’un de ses tous premiers textes est intitulé « Musique et musiques en Mauritanie »[39].

En plus des valeurs énumérées ci-dessus pour définir l’homme d’esprit dans la société maure traditionnelle, Habib, dans un contexte différent, cite d’autres dimensions en interpellant Ould Taya[40] qui est présenté comme un contre-exemple dont l’un des plus grands péchés serait de ne pas avoir de mérites culturels maures. Il écrit ainsi[41] que « finalement ce n’est pas Ould Taya qui fera de l’ombre à Ould Adouba le considérable chantre du Tagant. Ni celui qui ajoutera un nouveau chapitre aux écrits de Sidi Abdulla Ould Hadj Brahim[42]. Ni celui par lequel se parachèvera la geste des Emirs[43]».

Habib met ici en exergue ce qui fait la fierté du monde maure : la poésie, le savoir et la gloire des émirs. 

En complément de ces valeurs et dimensions plutôt intellectuelles de l’homme d’esprit maure, Habib souligne d’autres éléments qui participent plutôt du domaine de la pratique physique et de la dextérité qui sont autant d’impératifs de la vie nomade. Il cite ainsi des compétences que devaient avoir le gentleman comme savoir égorger et dépecer un mouton, traire, manier le fusil ou immobiliser une bête[44].

C’est la somme de ces qualités et de ces valeurs, qui relèvent aussi bien du savoir que du savoir faire, que les Maures rendent par le concept de futuwwa dont dérive le qualificatif de Fatâ et que célèbre ici Habib.

Cet hymne à sa culture représente un souci majeur de l’auteur qui se complaît souvent à citer avec une extrême fierté la terre des Maures, qui apparaît parfois sous l’appellation plus locale de « trâb al-bidhân»[45] et même sous la forme anglicisée, quoiqu’affective, de Moorland. Cette incessante référence à sa culture est comme une manière de faire sa promotion auprès de l’autre.

Mais Habib évoque aussi l’héritage culturel du pays maure pour exprimer la nostalgie de ce temps perdu, d’un âge d’or de cette société. Il chante ainsi le temps révolu des Maures dans toute sa splendeur poétique et énumère avec nostalgie dans l’un de ses articles l’ensemble des symboliques soulevées par les poètes d’antan. Il se lamente ainsi du fait que : « Le devant de la toge-voile de Mint El Bar[46] s’est bien asséché, désertés Khachm el Ay et Ouad El Mallah[47], oubliées les claires nuits d’Akarkar et ‘Arram[48], ignorés les appels d’Aoudech, Toumboghra et El Hota[49] »

         Pour résumer la fin de ces temps bénis, Habib se lamente dans le constat suivant : « Envolées les lyres de la terre des maures, tués les amours, taries les larmes, éteints les rires[50] ».

         Ce regret est d’autant plus justifiable que le présent est loin d’être reluisant. Le pays, jadis terre des poètes se mue aujourd’hui en «océan de sable et de réajustements structurels»[51].

         Habib dénonce dans plusieurs de ses écrits la médiocrité des temps présents et la fin des valeurs qui faisaient jadis la fierté du pays maure.

         Pour faire connaître davantagةe sa culture l’auteur a eu recours aussi à la présentation de thématiques savantes comme l’art culinaire maure[52] ou l’amour en terre Beidhane[53], ou encore l’histoire des femmes mauresques[54].

Mais après avoir longuement glorifié la culture maure au temps de son épanouissement, Habib s’est attaché à introduire les techniques de narration des maures et de parodier parfois quelques contes.

C’est ainsi qu’on retrouve au début de l’un de ses contes[55], la formule traditionnelle par laquelle les histoires sont introduites le soir aux enfants [56] : « Il t'a dit sans te dire – Dieu est celui qui a fait couler la sève en moi, a fait couler la sève en toi, a fait couler la sève dans les veines des musulmans et a asséché les mécréants sur leurs os[57] ».

Habib parodie aussi le conte du charognard en écrivant: « Un charognard a pris un Mauritanien et il s’en est allé. Deux charognards ont pris deux Mauritaniens comme le charognard qui a pris son Mauritanien et s’en est allé ». Cette historiette est construite sur un jeu de mots visant à développer les compétences narratives et les aptitudes de prononciation chez les enfants mais aussi les aptitudes aux mathématiques factorielles. Le jeu de mots est produit par les similitudes phonétiques entre les termes nasar (charognard) et kasra (biscuits) et leur répétition dans un cycle infini. L’auteur a remplacé le biscuit par « un mauritanien ». Le mauritanien devient ainsi la victime de déprédateurs successifs et l’objet de vols multiples, une image par laquelle l’auteur entend symboliser la lente décadence de la Mauritanie.

Dans un autre texte, une anecdote qui peut sembler écrite en français est- à y regarder de plus près- une narration hasaniyya. Il s’agit du texte : « l'autre heure, nous, à Aweynat Imijij, nous n'étions pas au courant jusqu'à ce qu'un obus dise kar entre nous... Je dis à mes amis : ils se sont assis avec vous, les dénaturés ».[58] En fait ce texte est une construction du hassaniyya qui a été littéralement traduite par l’auteur. Le texte originel que tout hassanophone peut aisément reconstituer est le suivant : «Dhîk assâ’a tammayna manna ‘âlmîn abchi ‘and A’waynâyt Imijîj ilayn gâlit A’mâra baynâtna kar, gilt lashâbi, al’alâyil ga’du m’âkum». La traduction non littérale serait dans ce cas « Une fois à A’waynât Imijîj, alors que nous étions en plein relâchement, un obus tomba sur notre position, je m’écriai alors à mes amis: l’ennemi arrive ».

On relève dans un autre texte l’expression « Ce sont eux qui volent et qui tètent [59]» or les deux verbes voler et téter[60] sont les constituants habituels d’une paire d’insultes classiques chez les Maures.

Cette incursion des expressions idiomatiques hassaniya ou des hassanismes est l’une des constantes des écrits de Habib et constitue l’un des outils idéaux de son approche.

Grâce aux traductions et aux expressions idiomatiques qui traversent l’ensemble de ses écrits, mais aussi à des développements relatifs à des faits de société et de culture, Habib a su transférer par le biais du médium qu’est le français une part importante de l’héritage culturel de son pays. Son texte offre donc au lecteur francophone, plus que tout autre, un vaste panorama de la culture maure.

Après l’étude de cette dimension de passeur culturel, il serait intéressant d’étudier d’autres traits caractéristiques du style de cet auteur, comme, par exemple, sa « rébellion langagière » qui exprime aussi bien son esprit d’insoumission à l’ordre établi qu’au langage établi.

Elemine Ould Mohamed Baba,

Département d’Histoire - Unversité de Nouakchott

 

[1] Habib Ould Mahfoudh (1960-2001) homme de lettres et professeur de français mauritanien qui rejoint la presse indépendante naissante à la fin des années 1980. C’est au sein de celle-ci qu’il se trouve chroniqueur successivement dans les journaux Mauritanie-Demain, Al-Bayane. Habib fonde par la suite Le Calame en juillet 1993 qu’il dirigera jusqu’à sa disparition en 2001. Comme pionnier de la presse indépendante, il a mis son talent et son inspiration au service des causes justes. La virtuosité de sa plume, sa profonde culture et l’audace de ses positions lui ont valu un respect et une admiration immenses en Mauritanie. Nous utiliserons dans ce texte plutôt son prénom, Habib, pour des raisons de familiarité mais aussi de commodité.

[2] Mauritanides est le titre de la chronique de Habib Ould Mahfoudh parue régulièrement entre 1989 et 2001 dans les colonnes de journaux indépendants de Mauritanie. Habib y disserte irrévérencieusement sur l’actualité politique d’une période trouble de son pays, crie sa révolte sur la situation des médias, évoque avec ironie et érudition sa société, sa culture et son histoire. En plus des Mauritanides, Habib a à son actif un ensemble d’articles qui ont précédé l’apparition de cette chronique et divers écrits et éditoriaux

[3] Revue Notre Librairie, n° 120-121, janvier-mars 1995

[4] Bengoéchéa, M. La littérature mauritanienne francophone : panorama, analyse, réflexions, Université Paris 13, 2006

[5]Ould Mohamed Baba, E. « La perception du temps dans l’œuvre de Habib Ould Mahfoudh » in INTERCULTUREL FRANCOPHONIES, n° 26, nov.-déc. 2014: Littérature mauritanienne de langue française, Alliance Française Lecce, 2014.

[6] Le second volume est en instance d’édition tandis que le 3ème volume est en phase de révision

[7] Martin-Granel, N. «La nouvelle, un laboratoire d’écriture», in Notre Librairie, «Littérature mauritanienne», Paris, CLEF, n°120-121, janvier-mars 1995, p. 118-126, p.119

[8] Voir le quatrième de couverture de Ould Mahfoud, H. Mauritanides, Karthala, Paris, 2012.

[9] Les Maures ou Bidhân représentent la composante arabo-berbère des habitants de la Mauritanie. L’appellation Bidhân (littéralement Blancs) se réfère plutôt à des valeurs culturelles. L’identité des Bidhân est principalement fondée sur la langue hassâniyya, une certaine organisation sociale inspirée par une vie nomade et tribale doublée de la présence des mahadra (écoles itinérantes) et d‘un art caractéristique dont la musique est l’une des composantes essentielles. Habib utilise plus souvent le terme maure qui est d’origine française.

[10] Voir la préface de Ould Mahfoud, H. Mauritanides, Karthala, Paris, 2012, p.11

[11] Taine Taine-Cheikh, C. «Brèves incursions dans les Mauritanides», in Notre Librairie, «Littérature mauritanienne», Paris, CLEF, n°120-121, janvier-mars 1995, p. 281

[12] Ciré Ba, A. «Un homme complet» in Le Calame n° 332, Spécial Hommages à Habib

[13] Situé dans le Sud-ouest mauritanien, N’Yifrâr est le village natal de Habib

[14] Par référence au hassaniya, langue d’origine arabe parlée par la composante bidhân de la Mauritanie

[15] Voir la préface de Ould Mahfoud, H. Mauritanides, Karthala, Paris, 2012, p. 11

[16] Birane Wane, - «Adieu “Dendi Ndoorel”»in Nouakchott Info, n° 279 du 07 novembre 2001

[17] Mohamed Ould Haddâr (1815-1866) l’un des plus grands poètes maures

[18] Sac en cuir de fabrication traditionnelle

[19] L’auteur accorde un intérêt particulier au chameau et lui a ainsi dédié deux textes d’anthologie « lettre à un chameau» (Mauritanie Demain n° 4 - Août 1988) et « le congrès des chameaux» (Mauritanie Demain N°28 du 06 au 11 Nov. 1991)

[20] Al Bayane n°18 du 15 au 21 avril 1992

[21] Lieu-dit du Sud-ouest mauritanien

[22] C’est le poème de de Sidi Mohamed ould Jiddou ould Cheikh

« Wakr al-bâtin majdûb al-hîb  dakhlu w-assan u-la’râgîb » 

[23] Le Calame n° 172 du 18 mars 1997

[24] Voir par exemple les chroniques parues dans les numéros 172, 272 et 275 du Calame

[25] Certains versets du Coran dont notamment le verset d’ouverture de la sourate du figuier (at-tîn) «Par le Figuier, et par l'olivier, Et par le Mont Sinaï ‘"...Et par cette terre sereine" ’in Le Calame n° 265 du 31 Décembre 99 au 6 Janvier 2000..... Et celle du tremblement de terre (az-alzala): «Quand la terre tremblera de son tremblement» in Albayane N° 03 du 01 au 07 janvier1992

[26] Habib a utilisé ses chroniques pour lancer une vigoureuse campagne contre les injustices subies par les mauritaniens des ethnies négro-africaines lors des rafles, des exactions et des exécutions extrajudiciaires survenues durant les années 1990 ce qui lui a valu d’être traité par les autorités et leur médias de traitre à «la cause maure».

[27] Entrée rare du mode musical N’Tamâs

[28] Rythme musical

[29] Basit mètre de la poésie arabe couplé au rythme de la musique maure, généralement il y a une correspondance entre les mètres de la poésie arabe et les modes de la musique maure

[30] Os des articulations d’ovins que les adultes colorent et offrent aux enfants dont c’est la première activité ludique

[31] La précocité de la mémorisation du Coran est un signe d'intelligence chez les enfants maures

[32] Traduction littérale du hassaniyya, «mâhum niyyât» se dit d’une excellente mémorisation du Coran

[33] Le répertoire de la musique maure se décline en deux voies principales, la blanche et la noire dont chacune est constituée de plusieurs modes et sous-modes

[34] Mode de la musique maure

[35] Corpus des anthologies des grands poètes maures que les personnes de bonne éducation se doivent de mémoriser et de déclamer lors des moments de loisirs et dans certaines assemblées. Il s’agit généralement des poèmes fameux de Al-Kafya Ould Bousayf (m. 1860), Ould Moubârik Ould Al-Yamîn (m. 1923) Mohamed Ould Haddâr (1815-1866), M’Hammad Ould Haddâr (1855-1947), Sidiyya Ould Haddâr (1863-1946), Sidi Mohamed Ould Gasri, Mohamed Oud Adouba (1893-1958),Mohamed oud Ahmed Marabá, M’Hamad Oud Ahmad Yourak (1844-1922) Sid ‘Ahmed Oud Ahmed Al-Qaeda (1891-1932) …

[36] La fin du XVIIIème peut être considérée comme l’âge d’or de la culture maure avec les grands émirs et les grands cheikhs de confrérie et une relative paix sociale. Le hassâniyya est alors à son apogée et ne souffre pas encore des emprunts français qui pourraient expliquer le terme de parler « bâtard » de Nouakchott

[37] Al Bayane numéro 70 du 14 au 20 avril 1993

[38] Il lui dédia ainsi une série d’articles durant l’été 1994 ce qu’il confirme dans l’édition du Calame de juillet de la même année quand il écrit : « Depuis le mois de Mai passé j’essaie de retracer l'histoire de la mu­sique maure ».

[39] Ould Mahfoudh H. « Musique et musiques en Mauritanie » in Mauritanie Demain, n° 2, juin 1983, p. 2-3

[40] Maouya ould Taya, président de la Mauritanie entre 1984 et 2005, qui a été l’objet privilégié de la satire et du sarcasme de Habib

[41] Al Bayane numéro 35 du 12 Août au 18 Août 1992

[42] Grand savant m. 1869 auteur d’ouvrages de références dans les sciences des fondements de la jurisprudence islamiques (usûl)

[43] Les émirs sont les chefs d’entités politiques, les émirats qui se constituent dans l’espace mauritanien dès le début du XVIII. Certaines de leurs grandes figures ont été immortalisées par la poésie et représentent des icônes de l’histoire du pays maure.

[44] Le calame n° 238 du 9 novembre 1998

[45] Littéralement terre des blancs

[46] C’est le poème de Ould Sa’îd Ould ‘Abd al-Jalîl (m. 1932)

« Amnâdim ma châf at-tinchâf    a’la mint al-bâr a’la nâr »

[47] C’est le poème de Ould Moubârik ould al-Yamîn (m. 1923) :

«Subhânak ya al-hay al-majîd    ya dha min mâl ashâh injâh

( ...)

 alli khâlig min hâdith hay   châf atra yâsir mâh achway »

[48] Il s’agit du poème de Mohamed el-Mokhtâr w E’li (1916-1950) :

 « layla ba’d iv-lakhyâm    illi ‘and a’arrâm »

[49] 3 lieux-dits cités dans le poème de M’Hammad Ould Ahmed Youra :

« timbaghra w-awdach w-al hawta  mâ ‘azmi kint ilhum nawta »

[50] Le Calame N° 179 du 6 mai 1997

[51] Le Calame N° 179 du 6 mai 1997

[52] Le Calame N° 155 Du lundi 15 Juillet 1996

[53] Le Calame du n° 272 à 275

[54] Le Calame N° 271 Du 22 au 29 février 2000

[55] L’œuvre de Habib compte une dizaine de textes qui ont pu être identifiés comme contes 

[56] C’est l’expression hassaniya « Gâllak ma Gâllak, ‘an mulâna huwwa al-bâl a’rûgi w-a’rûgak abâl a’rûg al-masalmîn u yabbas al-kaffâr a’la a’dhâymâthum »

[57] Le Calame n° 9 du 13 au 19 septembre 1993

[58] Le Calame numéro test de juillet 1993

[59] Al Bayane N° 70 Du 14 au 20 avril 1993

[60] En hassaniyya, Yasrag u yardha’

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