Géopolitique du" G20"

Le G20 ( le group du G7 plus ceux du BRICS et d'autres pays émergents ) a été fondé ou inspiré par le G7 en 1999, afin de "calmer" l'ardeur des pays du Sud global émergents. Autrement dit, les " grands" du G7, après avoir terminé le "travail sérieux ", invitaient les autres du G20, à partager le café et des photos souvenirs...

Cependant, l'édition 2023 qui vient de se dérouler en Inde, a dérogé a cette règle et a ce titre elle est historique.

Tout d'abord, elle consacre de manière claire la polarisation du monde entre "the West Vs The Rest" (l''Occident VS le reste du monde). Deux éléments étayent cette assertion :

1- La rédaction du communiqué final (CF) a donné lieu à des échanges acerbes entre les États-Unis et leurs alliés et les membres du BRICS, autour de la condamnation de l'invasion de l'Ukraine. Finalement, le CF n'a pas suivi les injonctions des États-Unis, et la Russie n'a pas été condamnée pour ce "forfait".

2- La déclaration du Président brésilien Lula Da Silva, affirmant que si Poutine participait au prochain sommet du G20 au Brésil, il ne serait pas inquiété. Un camouflet pour la Cour pénale internationale (CPI), qui avait émis un mandat d'arrêt international impératif pour tous les pays membres comme le Brésil. Ainsi, a travers cet instrument de la fameuse "communauté internationale" ( qui n'a jusqu'à présent jugé que des dirigeants africains, malgré l'appel d'une grande partie de la société civile occidentale à juger Bush pour ses crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Irak et Netanyahou en Palestine), les USA et leurs alliés sont dejugés .

Dans ce contexte de redistribution des cartes des influences globales, un pays peut tirer son épingle du jeu en profitant de cette "windows of oportunity " de l'affaiblissement des Anglo-Saxons, c'est la France. En renouant avec sa diplomatie "gaullo-mitterrandienne" équilibrée ( que Macron a cherché à reprendre a travers le projet de l'autonomie stratégique de l'Europe puis en demandant à assister au dernier sommet des BRICS). Si ce pays "dilue" son "atlantisme" des deux dernières décennies (notamment sous la présidence de Sarkozy), prend un peu de distances avec les "Anglo-Saxons" et renoue avec ses positions de principe comme celle de Chirac et de Villepin en 2003 sur l'Irak, il peut constituer un pont entre un "vieux" Occident déclinant et le nouveau Sud Global et ainsi compenser sa perte irréversible d'influence en Afrique de l'Ouest.

Enfin, ce sommet est-il fondateur d'un nouvel ordre mondial multipolaire, voire de blocs (l'Occident contre le reste) ?

Sera il le début d'un très long processus, mettant fin à la conduite anglo-saxonne des affaires du monde (qui a commencé avec la révolution industrielle en Angleterre, suivie par l'instauration du capitalisme d'abord industriel, puis financier, et aujourd'hui spéculatif) ?

Il est permis de le croire et auquel cas, les prochains sommets sur le climat, sur la régulation de la finance ou sur la gouvernance globale, risquent d'être différentes de celles qui se sont tenus depuis ...1945

Source: Mme Maloum (Facebook).

category: 

Connexion utilisateur