Selon CRIDEM, qui rapporte des propos tenus hier par le président de la FNDU, Me Ahmed Salem Ould Boyuhoubeyni, ce dernier voudrait que le pouvoir reprenne" les négociations avec le FNDU", suivant les conditions posées par son propre camp. (Remarquons au passage ce commencement par l'usage du mot ''négotiation'' qui n'a pas la même connotation, chaleureuse et humaine, que "dialogue" ou "débat").
Et CRIDEM de détailler la position de Ould Boyuhoubeyni et les circonstances de sa déclaration : "Si le pouvoir a réellement la volonté d’entamer un dialogue sérieux attendu par tous les mauritaniens, il doit, pour montrer sa bonne foi, et nous prenons le peuple à témoin, reprendre le processus de contacts et de négociations avec le FNDU. Et, nous attendons sa réponse", a déclaré Me Ahmed Salem Ould Boyuhoubeyni, nouveau président du FNDU (forum national pour la démocratie et l’Unité). (…)
Me Bouhoubeyni s’exprimait mercredi 21 octobre à Nouakchott au cour d’une cérémonie de passage de témoin entre l’ancienne et la nouvelle direction du FNDU.
Le nouveau président a noté que le Forum avait rapidement répondu aux autorités par l’envoi d’un document montrant sa disponibilité à aller au dialogue. Mais, « un dialogue sérieux, inclusif qui débouche sur un processus de construction d’un véritable Etat de droit avec une répartition équitable des richesses. » C’est pourquoi, a-t-il expliqué, le forum a posé des « conditions », a demandé des garanties ».
Dans le camp adverse, le pouvoir, suivant sa logique et celle des partis d'opposition favorables au dialogue, ne devait normalement pas voir d’un bon œil cette intransigeance qui ne fait pas avancer le processus politique, selon lui. Il y percevrait, par contre, un manque de bonne volonté et une mauvaise foi de la part de l’aile radicale de l’opposition. Les tendances modérées, chez les uns comme chez les autres, peinent à trouver un terrain d'entente qui permet aux antagonistes de se mettre sur une même table pour débattre.
Nous reviendrons plus en détail sur ce dialogue de sourd persistant au sein de notre classe politique et ses échos parmi les citoyens. Mais d’ores et déjà, nous pouvons affirmer, sans risque d'erreur, qu’il ne suscite pas beaucoup d’enthousiasme chez les Mauritaniens. A qui incombe la responsabilité ? Qui vivra verra.