Elections : ‘’Notre tribu est exclue’’.

Se prendre pour victime, c’est facile ; c’est même reposant. Intellectuellement, je veux dire.

 En période électorale, la pensée tribaliste et/ou communautariste en use et abuse. Ses porteurs en font un fonds de commerce qui n’est pas forcement juteux, mais qui ne leur coûte rien.

Leur soutien aux candidats du régime en place, est toujours assorti d’un discours immuable : ‘’Notre communauté (tribale, raciale, locale…) est exclue. Nous vous soutenons, mais nous voulons qu’il y’ait des nominations parmi nous aux hautes fonctions de l’Etat, qu’il y’ait des projets de dévéloppement dans notre zone ou localité… ».

En face, la réponse est, elle aussi, immuable : ‘’C’est noté. Tout ce qui est possible sera fait ‘’.

Une promesse qui n’engage personne. Même pas ceux qui l’écoutent.

Et pour cause : elle répond à un vide politique par un autre vide politique.   Les deux parties s’en accommodent. Un statuquo qu’assurent la platitude du discours ‘’victimiste’’ chez les uns et le peu d’indignation que suscitent chez les autres des mots routiniers sans cesse ressassés.

Quasiment toutes les communautés mauritaniennes, quelle qu’en soit la nature (tribales, raciales, ou autres), jouent ce genre d’auto victimisation. Les autorités, elles,  s’y sont tellement habituées que cela ne change rien dans leur manière de faire.

Comme si le discours ‘’tribalo-victimiste’’ fait partie intégrante du protocole politique à la Mauritanienne. Et ce depuis l’indépendance du pays.

El Boukhary Mohamed Mouemel

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