C'est quand, le réveil ?

Travailler le jour, dormir la nuit, est une vérité de La Palice. Sauf qu’en Mauritanie, il y a aujourd’hui une exception bizarre à cette norme universelle. Un bon nombre de gens de chez-nous passent outre : ils dorment le jour et ils dorment la nuit. Ils n'ont toutefois pas été piqués par la mouche tsé-tsé. 

La cause de ce type de "malades de sommeil" particuliers est à chercher donc ailleurs qu'en microbiologie, car les "victimes'' ne sont pas n’importe qui.  Ce sont des « têtes bien pensantes », des acteurs influents, des faiseurs et relais d’opinion bien présents sur la scène publique où ils font beaucoup parler d’eux. Ils affichent de très grandes ambitions : ils veulent le pouvoir et rien que le pouvoir.

Pour y accéder ils affûtent leur unique arme qu’est la prétention. Mais d’un autre côté ils sombrent dans un profond sommeil intellectuel… incapables de produire un discours convainquant et utile.

 Malgré leur déficience, ils sont incontournables. On les croise partout, sous toutes les formes de bannières, solidaires ou antagonistes.

Dans le camp de la majorité présidentielle, ces dormeurs se distinguent par leur manque d’initiative, par l’attentisme, par l’absence de toute prise de risque. On dirait qu’ils n’ont jamais écouté l’homme qu’ils sont pourtant sensés servir, auquel ils devaient servir de fusible de sécurité !

Sinon comment expliquer le fait qu’ils ne suivent pas la voie qu’a tracée leur leader : le Président Aziz est bien connu pour son courage, pour ses prises de risque !!

Pourquoi ceux qui s’en réclament haut et fort ne s’inspirent-ils pas de son exemple ? Pourquoi ne sortent-ils pas de leur indolence, de leur mutisme et leur suivisme ? Pourquoi attendent-ils toujours que l’initiative vienne du Président, poussant de la sorte leur chef à se mettre en permanence en première ligne, alors que c’est à eux que revient le rôle de constituer un rempart autour de lui, de recevoir les premiers coups, d’amortir les chocs ?

Du côté de l’opposition, la carence à produire des idées novatrices, à mobiliser, à rassembler autour de programmes présentant suffisamment de lisibilité, se passe de commentaire.

Il y a évidement des nuances non négligeables, car l’opposition n’est pas constituée d’un seul et unique bloc homogène : le FNDU est différent de l’APP, d’Al Wiam ou d’ Arc- En- Ciel, pour ne citer que ces quatre ensembles politiques qui ont, chacun, ses propres caractéristiques distinctives.

Malgré cela, force est de constater que le discours qui saute souvent aux yeux, quand on parle du camp de l’opposition en général, se résume en un seul mot suivi d’un point d’exclamation : NON !

 Un  petit mot composé d’une seule syllabe. Il résonne cependant très fort comme un rejet catégorique de tout, comme une déclaration de guerre à tout : non aux élections, non au dialogue politique, non aux régimes en place, non à tout ce qui émane des adevrsaires ( cérémonies, colloques, débats, répas)…

A lui seul, ce ‘’non‘’ galvaudé rend bien compte du blocage au niveau de nos élites et de l'immaturité du débat politique. Ce dernier reste effectivement prisonnier d'une logique stérilisante, nourrie par l'esprit de suspicion, de confluctualité... et fortement entachée par la violence verbale à laquelle se livrent fréquemment les acteurs opposés.

Ce triste tableau nous interpelle. Il est inquiétant que nos soi-disant hommes politiques continuent d’être en état d'hibernation, de démission permanente. Peu importe l’explication que l’on peut en donner ; et peu importe par ailleurs l'obédience de ces politiciens comme peu importe leur modus operandi.

 En effet, qu’ils attendent, qu’ils continuent dans leur fuite en avant ou qu’ils se chamaillent, dans tous les cas de figure, ils continuent de dormir.

Et rien ne nous indique pour le moment quand est-ce que l’horloge du réveil sonnera-t-elle pour eux .

 Bonjour les dégâts pour le pays !!

El Boukhary Mohamed Mouemel

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