Arrêtez de jouer les cassandres ! par: Mohamed YeslemYarba BEIHATT

S’il y a une chose à regretter au monde, ce serait cette habitude fâcheuse chez notre opposition classique, cacique, indécrottable et invétérée, de jouer aux cassandres !

Il est grand temps de se rendre à cette évidence : il ne sert plus à rien de se considérer victime de ‘’fraudes massives’’ à chaque fois qu’on ne gagne pas les élections. Alors que les élections, sont organisées pour qu’il y ait justement un gagnant et un perdant. Et, avec un esprit un peu plus sportif, on peut lire autrement sa défaite, et se dire : on a joué bon jeu, c’est le peuple qui a tranché, les citoyens ont fait leur choix, vive l’élu. C’est tout. Un démocrate, qui croit au verdict des urnes, qui respecte son peuple, source suprême de tout pouvoir, ne saurait dire autre chose.

Mais prendre pour transparentes, acceptables et acceptées, les élections, seulement et seulement si, ces élections aboutissent à notre réussite, voilà le contraire, exactement le contraire de l’esprit démocratique.

Ces trivialités –je m’excuse du peu, parce qu’elles le sont vraiment !- je ne pouvais que commencer par les rappeler. Pour dire ensuite que les élections qui se tiendront samedi prochain, le 22/06/2019, c’est-à-dire exactement, après demain, se tiennent alors que toutes les garanties de transparence, de crédibilité et de sérieux ont été prises. Depuis l’invitation du collège des électeurs jusqu’à la fin de la campagne électorale, qui s’achève aujourd’hui même. Et ce n’est pas le gouvernement mauritanien, ni, non plus son  ‘’omnipotent Ministère de l’Intérieur’’ qui s’occupe de cette organisation. Ce temps-là est bien révolu ! On s’en réjouit tous !

La Mauritanie, en pays respectable et respecté l’a, depuis longtemps, fort heureusement dépassé. Actuellement, faut-il encore le rappeler à ceux qui ne se privent jamais de jérémiades, avant même d’encaisser le moindre coup, nous avons fort heureusement, à l’actif de notre jeune démocratie, une CENI. Commission Electorale Indépendante, à la tête de laquelle se trouve un homme des plus respectueux. Oui, j’ose le dire de go et au pif, sans le connaître en personne, pour avoir suivi, une interview qu’il avait accordée tout récemment à la TVM. Le Monsieur, qui a si bien dit sentir le lourd fardeau de la mission qui lui pèse sur les épaules, a été on ne peut plus rassurant, clair, précis et tranchant, dans les réponses qu’il donnait.

Prenez en une : « Je sais qu’à chaque fois qu’un candidat gagne, ça sera parce qu’il l’a mérité. Et ça sera grâce à ses efforts à lui, pas ceux de la CENI. Mais, qu’au contraire, s’il lui arrive de perdre les élections, là c’est, sans nul doute, la faute de la CENI ! ». Sic. Et je l’ai exactement cité, bien que de mémoire. Voyons alors, quelle lucidité ! C’est si bien dit qu’on n’a même pas besoin d’y ajouter une virgule. Donc, en dénonçant, si poliment les pleurnichards, - n’est-il pas diplomate de carrière - Monsieur le président de la CENI a vraiment raison de dénoncer cette propension fâcheuse, on ne le dira jamais assez, chez certains candidats en Afrique, fort malheureusement, de ne pas reconnaître leur défaite.

Prenez en une autre, si vous le voulez bien, formidable réponse, elle aussi, toujours lors de cette interview : « La chose la plus importante, l’évènement le plus important qui marque ces élections chez nous, en cette année 2019, c’est bien que, pour la première fois en Mauritanie, nous assisterons à un Président sortant, par respect de la Constitution stipulant deux et deux mandats seulement, qui fera passation de service, de la manière la plus simple et la plus élégante, avec un nouveau Président, démocratiquement élu.

C’est ce qu’on appelle alternance pacifique à la tête d’un Etat. Voilà l’évènement le plus important, et qui est de loin le plus signifiant pour notre démocratie. Car dit-il toujours, les démocraties les plus en vue, les plus vieilles, les plus rôdées et les plus enracinées, « accueillent un Chef d’Etat élu sur le tapis rouge, et lui font les adieux sur le même tapis rouge.» Sic,encore.

Rien de plus élégant, de plus civilisé et de plus beau. N’est-ce pas ? C’est comme ça que nous aussi, nous devonsnous comporter. Nous avons accueilli le Président actuel-en tout cas  à deux reprises, précisément en 2009 et en 2014- sur le tapis rouge, pour avoir gagné, haut la main, ces deux élections. Ne nous privons pas de lui faire les adieux sur le même tapis rouge. Et accueillons avec les mêmes honneurs celui qui gagnera la confiance du peuple mauritanien le 22 juin 2019, prochain. C’est tout, ni plus ni moins. Donnons une belle image au reste du monde, qui nous regarde et qui n’attend que les contestations bidons et infondées, pour assouvir la faim de ses essaims de journalistes ; braquant leurs caméras, sur l’incurie, le retard, la sauvagerie, la débilité et la sottise des Africains !  C’est vraiment touchant, disons-le. C’est pourtant le thème privilégié de leurs reporters à l’affût de tout ce qui est terne en Afrique. Regardez partout sur notre continent, le Sénégal faisant exception-bien qu’on ait failli échapper à la règle de l’alternance pacifique, suite aux dernières élections présidentielles dans ce pays !- ; regardez disais-je, partout en Afrique, et vous ne verrez que des contestations des élections. C’est toujours le Président sortant et sa ‘’CENI’’ qui ont truqué les élections !!! Partout c’est la même chanson, le même strident refrain !N’y va-t-il pas manière plus civilisée de contester quand on a des preuves d’irrégularité, bien établies et irréfutables ? Devant les tribunaux, chaque contestataire peut, par exemple, porter plainte et attendre le verdict, cette fois-ci, dela cour compétente. Mais à vouloir toujours semer la pagaille, par des manifs et des descentes dévastatrices dans la rue, avant même d’avoir la preuve de fraudes, c’est tout simplement contribuer sans le savoir, malheureusement, à ternir l’image de son pays. C’est se ridiculiser devant tout le monde. Et ce ne sont pas les Européens, euro-nombrilistes, donneurs de leçons par excellence, qui se priveront, en ce moment, de fous-rires, sous cape. Et ils ont raison. Quand on se ridiculise, on devient sujet à tous les qualificatifs, qui ne ménagent pas, ma foi.Ils en sont généreux, comme : ‘’casseurs’’, ‘’pillards’’, ‘’primitifs’’, ‘’sauvages’’, ‘’débiles’’, ‘’violents par nature’’, ‘’non encore préparés pour la démocratie’’, et j’en passe !

Donc de grâce, épargnons à notre pays cette image rétrograde et dégradante, si courante, sur notre continent. Soyons plus civilisés et plus élégants. Plus modernes, plus confiants en nous-mêmes et plus respectueux de nos institutions.

Quand le président de notre respectueuse CENI nous dit que toutes les mesures ont été prises pour garantir la transparence de ces élections, croyons-le.

Quand notre gouvernement dit que l’Etat n’est concerné, ni de près ni de loin, par l’organisation, le déroulement, le dépouillement, et l’annonce des résultats de ce scrutin;  croyons-le, lui aussi. Jusqu’à preuve du contraire. Et même dans ce cas, que notre réplique soit civilisée, c’est-à-dire, en allant devant les tribunaux compétents.

La rue ne résout rien, et n’a jamais rien résolu. Le seul chemin au Palais présidentiel, passe par les urnes, pas par la rue.

Sur notre continent, la rue n’a jamais rien résolu. C’est toujours la casse, le vandalisme, le pillage, la barbarie, les pertes lourdes, en biens et en vies humaines. Et ça, personne n’en veut. En tout cas, pas nous, mauritaniens, qui ne sommes- Dieu Merci- ni casseurs, ni pilleurs, ni sauvages ;et de nature, fort heureusement, très pacifiques.Sachons garder nos bonnes habitudes. Préservons notre pays. Gardons-nous bien de jouer avec le feu.

Des ennemis à notre peuple, il y en a.

Des jaloux de nos réalisations, surtout de notre performance en matière de sécurité et de stabilité, il y en a.

Des antidémocrates, qui ne veulent pas que notre démocratie donne, en cette occasion, la très belle image d’alternance pacifique, sans heurts, ni secousses, il y en a aussi, et surtout.

 Alors, soyons intelligents. Gardons-nous de jouer le jeu des ennemis de notre pays, de notre stabilité, de notre sécurité, de notre développement et de notre démocratie. Cela fait beaucoup de jaloux, je vous l’assure !

Si, en outre notre CENI est rassurante, à travers les propos tenus par son respectable président, si notre gouvernement se tient à l’écart et ne s’immisce pas dans le déroulement de ces élections. Si toutes les mesures matérielles, techniques, sécuritaires et financières ont été prises pour le bon déroulement, et dans les meilleures conditions possibles, de nos élections présidentielles de samedi prochain ; alors soyons tranquilles, confiants et rassurés. Tout prête, en tout cas, à croire que les dés ne sont pas pipés à l’avance, comme veulent nous le faire accroire les cassandres de chez nous.

Si, de surcroît, tous les candidats ne veulent pas de la fraude, et crient à qui veut les entendre, qu’ils se priveront tous d’user de fraudes ; et que  l’électeur mauritanien, plus averti maintenant et suffisamment rôdé aux rendez-vous électoraux, ne veut surtout pas de fraude ; alors croyons à tout ça, et ne crions pas à la fraude, avant même la tenue du scrutin !

De ma part, et comme tout citoyen lambda, je rêve de voir mon pays cité comme exemple, en transparence des élections, en alternance démocratique pacifique de ses  Présidents, et en ancrage du respect de la Constitution. Chose qui, je l’espère bien, sera faite.Un rêve qui sera sous peu réalisé, je le crois, pour trois raisons, vraiment suffisantes :

-Primo : le Président sortant, n’en déplaise à ses détracteurs, quitte la présidence, en plein jour, de son propre gré, après avoir su vaillamment résister aux sirènes d’un troisième mandat. Il quitte donc, ni contraint, ni poussé, ni chassé, ni malade, ni passant l’arme à gauche, Dieu Merci. Chapeau, donc !

-Secundo : le candidat de la majorité, de l’espoir et de la justice, a clamé haut et fort : « Je suis le candidat qui tiens le plus à la transparence. Je ne veux pas de fraude, car si je viens à être élu, je souhaite que ça soit juste et mérité, je gouvernerai ainsi plus tranquillement ; et si mon rival, au contraire, gagne les élections, j’aimerais bien être sûr qu’il mérite alors mes félicitations. » Que c’est beau et rassurant. Chapeau, de même !

-Tertio : La CENI a à sa tête un président qui inspire confiance. Il est digne de notre respect. Nous devons prendre pour monnaie cache tout ce qu’il nous a donné comme garanties et assurances. Car le monsieur a su, contre vents et marées, prouver sa compétence et son savoir-faire. Son institution ne manque ni de moyens -fort heureusement- ni de cadre humain, suffisant en nombre, et techniquement compétent. Chapeau bas là aussi, pour notre CENI et son président !

Mes concitoyens et moi, nous autres simples citoyens lambda, attendons impatiemment l’annonce des résultats de ce scrutin, pour faire la fête, et déguster tous, majorité et opposition, ces moments forts, qui seront inoubliables, d’alternance pacifique réussie en Mauritanie. Car c’est de cela qu’il s’agit, et rien d’autre. Et ça sera un évènement qui marquera à jamais les annales de l’histoire politique de notre pays. Phénomènerare sur notre continent et presque inexistant dans notre monde arabe. Alors ne nous privons pas de donner à cet évènement toute l’ampleur de sa mesure, de sa symbolique insondable, et de sa valeur inestimable. C’est historique, c’est édifiant, c’est sublime. C’est tout simplement super, magnifique, honorable, grandiose et ineffable.

Faisons la fête, incessamment, et  tous ensembles, à l’occasion de la première alternance pacifique à la tête de l’Etat, dans notre pays. C’est l’image glorifiante que nous voulons donner de la Mauritanie. Notre chère patrie le mérite.

Exit donc les troubles fêtes. Aux orties les cassandres. Et que le meilleur gagne !

Nouakchott le, 20/06/2019

Mohamed YeslemYarba BEIHATT

beihatt@gmail.com /GSM et Watsapp :26614348/36614348

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