Arabie Saoudite : 47 exécutions dont celle d'un important dignitaire religieux chiite

Nimr Baqer al-Nimr

L'Arabie Saoudite a exécuté samedi 47 personnes condamnées pour terrorisme. Parmi elles, une figure de l'opposition au régime : le dignitaire chiite Nimr Baqer al-Nimr, (v. photo). C'est le ministère de l'Intérieur saoudien qui a annoncé ces exécutions qui suscitent notamment la colère de l'Iran

Nimr Baqer al-Nimr était devenu la bête noire du régime. Il a été l'un des principaux animateurs des manifestations pacifiques survenues dans la région de Qatif, dans l'est du pays où vit l'essentiel de la minorité chiite. Cette communauté se plaint d'être marginalisée dans ce royaume majoritairement sunnite. Arrêté et emprisonné en 2012, le cheikh avait été notamment condamné pour «désobéissance au souverain» et "port d''armes" par un tribunal de Ryad, spécialisé dans les affaires de terrorisme.

Il était l'oncle du jeune saoudien Ali al-Nimr arrêté à 17 ans lui aussi en 2012 pour avoir manifesté contre les autorités. Celui-ci ne figure pas parmi les personnes exécutées. Le frère du chef chiite a mis en garde contre une poussée de «colère des jeunes».

Ryad paiera «un prix élevé» pour ces exécutions, prévient l'Iran

 L'Iran, puissance chiite dont les relations sont tendues avec l'Arabie saoudite, a mis en garde à plusieurs reprises Ryad contre l'exécution du dignitaire chiite. Ce samedi, le ministre des Affaires étrangères iranien a prévenu que l'Arabie Saoudite paierait «un prix élevé» pour cette moort. « Le gouvernement saoudien soutient d'un côté les mouvements terroristes et extrémistes et dans le même temps utilise le langage de la répression et la peine de mort contre ses opposants intérieurs (...) il paiera un prix élevé pour ces politiques», a déclaré le  Hossein Jaber Ansari.

Parmi les personnes exécutées figurent aussi des sunnites condamnés pour leur implication dans des attentats meurtriers revendiqués par le groupe jihadiste Al-Qaïda en 2003 et 2004, ainsi qu'un Egyptien et un Tchadien.

Fin novembre 2015, Amnesty International s'était inquiété de l'imminence de l'exécution d'une cinquantaine de prisonniers «condamnés lors de procès iniques».  

Il s'agit des premières en 2016 dans ce royaume ultra-conservateur. En 2015, 153 personnes ont été tuées dans les mêmes conditions, selon un décompte de l'AFP. Généralement, les condamnées sont décapités au sabre.

Source: Le Parisien

 

Connexion utilisateur