Le défi est énorme pour Biram Dah Abeid. La bloggeuse Tahra Mint Hambara vient de le mettre au pied du mur. Un coup douloureux qu’elle lui a assené en trouvant les mots justes pour déconstruire son discours raciste sans trop de peine. Biram saura-t-il lui répondre avec autant d’aisance ? Certainement pas.
En effet, Mint Hambara semble prendre l’ascendant, tant en ce qui concerne le fond que la forme, au point que le chef de l’IRA aura énormément du mal à répliquer efficacement.
Appartenant à la couche des musiciens traditionnels appelés "Igaoune" (griots), cette artiste talentueuse, francophone et auratrice affirmée, a séjourné longuement en France où elle a pris son baccalauréat et fréquenté la Sorbonne. Elle sait manier aussi bien le verbe, la langue de Molière et les subtilités du langage de façon générale, que les instruments de musique traditionnelle à cordes. Mettant en valeur ce statut aux facettes multiples, son aisance face à Biram devait être vraiment déconcertante pour ce dernier.
Dans la vidéo jointe qu'elle vient de mettre en ligne sur sa page facebook, la façon naturelle de cette intellectuelle et son style, à la fois simple, respectueux de son contradicteur et de bonne facture, contrastent beaucoup avec les manières et artifices, douteux et injurieux, de Biram.
Grâce à ces dons et qualités, elle a facilement fait voler en éclats les éléments de langage violents et mensongers que le chef de l'IRA utilise comme diatribes et arme politique pour dénigrer ces concitoyens "arabo-musulmans" et leur pays ( la Mauritanie) qu'il qualifie d’« apartheid ».
Le fait qu’elle parle en français constitue un autre coup dur pour lui. Effectivement, Biram déteste que ses adversaires utilisent des langues susceptibles de toucher ses "amis" et alliés occidentaux, notamment ses partisans et soutiens francophones. A ce sujet, rappelons- nous de ses attaques virulentes et méchantes contre Mre Ould Bouhoubeiny. (Lire : "Quand l’usage du français énerve Biram !" ).
Récidivera-t-il cette fois encore avec Tahra Hambara ? En aura-t-il le courage et les ressources nécessaires ? Le doute est permis.
Il faut dire que la réaction de Mint Hambara fait partie d’un grand mouvement de colère contre Biram ; une forte indignation suscitée chez les Mauritaniens par le discours raciste, haineux et provocateur, que ce dernier a prononcé à Genève, il y a une dizaine de jours environ.
Dans un contexte de colère pareil, aussi bouillonnant, n’est-il pas, en effet, plus judicieux pour ce tacticien politico-politicien aguerri, rompu aux techniques de communication, de faire profil bas et de se taire, en espérant que la tempête passera avec le moins de dégâts possible pour lui ? Une prudence logique, sauf que le mal est déjà fait.
El Boukhary Mohamed Mouemel
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