Bravo encore Beyrouk, pour cette spontanéité … ( vidéo)

La vidéo jointe revient sur le prix Prix Ahmadou Kourouma 2016 gagné en avril dernier par notre compatriote, le romancier M’Barek Beyrouk. J’aime comment l’auteur en parle sans détour, modestement, avec spontaneité, lors d'un entretien avec une chaine de telévision etrangère. Je le félicite de nouveau. Je l’avais déjà fait, peut-être inconsciemment, en écrivant mes sensations. C’était deux mois avant que son" Tambour des larmes" soit primé.  A l’époque, j’avais écrit :

"Je ne sais pas trop ce que pensent critiques et professionnels de la littérature de ce roman. S’arrêteront-ils sur les problèmes de la société ou les questions sociétales ?  En tout cas si tel est leur choix, ils y trouveront matière à travailler : condition de la femme, séquelles de l’esclavage, questions de mœurs, contrastes entre grandes villes et campagne, conflit entre modernité et traditions…y  font saillie. 

Quant à moi, j'ai aussitôt été attiré par autre chose : la narration du personnage principal. J’ai aimé l’accompagner dans son voyage, dans sa fuite. J'adore la force de ses mots, leur profondeur, leur poésie.

Je me demande si, en effet, la belle Rayhana n'est pas quelque part la voix du bel auteur, le vrai : l'écrivain, l’artiste.

N'est-elle pas l'écho de sa  solitude, de son indignation ou sa revolte, de sa ténacité, de ses doutes ou ses lumières... ?

 Et cette réflexion m’a fait penser à un second personnage très important, lui aussi, dans le roman de Beyrouk : le bébé de Rayhana auquel elle s’accroche avec toute la force de l’amour maternel. Ce bébé que la tribu lui a arraché et caché quelque part, car conçu hors mariage.  

Pris comme une forme d’expression symbolique, dépassant la simple représentation réaliste des phénomènes sociétaux bien concrets, ce bébé séparé douloureusement de sa mère ne serait-il pas ce cher projet artistique en gestation que tout auteur caresse quand il a du mal à coucher ses sensations ?  

Mais il y va, bravant risques et dangers, donnant libre cours à son imagination. Et rien n'arrêtera son inspiration tant qu’il n’aura  pas retrouvé son bébé, tant qu’il n’aura pas sorti ces sensations indomptables qui le prennent aux entrailles".

El Boukhary Mohamed Mouemel 

 

Connexion utilisateur