Depuis quelques années des faisceaux de souvenirs resurgissent fréquemment, à intervalles de temps réguliers. Envahissant ma mémoire de toute part, ils rappellent une recherche permanente de repères qui m'habite si fortement au point de devenir une obsession. Cette année, elle est encore là, reprenant les mêmes couleurs, les mêmes formes : naviguant entre doute et certitude.
Passant de l'un à l'autre, l'association impossible de ces deux états antinomiques et inconciliables, me fait penser par moment à un mensonge que j'aurais entretenu en moi-même, qui me nourrirait. Mais moi, avec mon éducation de bon musulman, tout ce qui évoque le péché, je le réfute, le récuse, le déteste... surtout en ce mois. En lieu et place donc du mot "mensonge", je préfère dire méditation, réflexion profonde, remise en question...
Mais ces termes, pures soient-elles leurs connotations, ne rendent pas vraiment compte des sensations que j'éprouve durant le mois béni de ramadan.
La question est en effet, beaucoup plus modeste. Il s'agit tout simplement de dire mon état d'esprit à un moment donné d'une vie spirituelle tout à fait banale dans un milieu familial mauritanien tout aussi ordinaire.
C'est vrai cependant que mener sa propre spiritualité conduit souvent à des évasions que chaque croyant vit et exprime à sa façon, plus ou moins intensément. Depuis quelques années, la mienne ne change pas trop, se présentant quasiment toujours sous les mêmes aspects. Depuis, leurs couleurs ont pour nom : http://mauriactu.info/fr/articles/le-doute-mon-precieux-repere-perdu
El Boukhary Mohamed Mouemel
category: