Commentant l’accord de sortie de crise signé hier soir avec le président gambien sortant, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné qu’il s'agit là « d'une victoire de ceux qui militent en faveur d'une solution pacifique sur ceux qui prônent la violence et la guerre, estimant qu'ils peuvent ainsi trouver une solution. Notre zone, ajoute-t-il, jouit d'une importance capitale et il est de notre responsabilité de lui l'épargner les risques et d'éviter qu'elle n'adhère aux huit zones en conflits dans le continent africain. Ce qui se passe dans ces foyers de tension allait se produire en Gambie si cet accord n'a pas été réalisé''
Et il a souligné que cet accord est le fruit d'un consensus arrêté jeudi avec Yahya Jammeh. Par ce consensus, le Président mauritanien fait allusion à la médiation que lui-même a conduite jeudi dernier et dont il a révélé les résultats positifs lors de la conférence de presse commune tenue conjointement avec son homologue guinéen à Nouakchott, dans l’aéroport international d’Oum Tounsy, quelques instants avant leur décollage pour Banjul. Il a souligné à cette occasion que l'initiative qu'il a entreprise « dans ce pays frère a bien préparé le terrain pour une solution pacifique de la crise gambienne », en précisant que « le Président Yahya Jammeh a exprimé sa volonté de céder en faveur de choix pacifiques en Gambie ».
Puis, Oud Abdel Aziz a exprimé son étonnement - ou plutôt son indignation - en disant que, personnellement, il n'a pas compris et ne comprendra jamais ce qui est arrivé par la suite.
De son côté, Alpha Condé, le Président guinéen, a confirmé lors de cette conférence de prsse le rôle déterminant de l'initiative de son homologue mauritanien, soulignant qu'elle « a poussé les choses vers une solution pacifique qui évite au peuple gambien les dérives et cela s'est répercuté positivement sur la situation dans ce pays ».
Il faut reconnaître que la tâche des deux médiateurs, mauritanien et guinéen, n’a pas été facile, tant du côté de Yahya Jammeh que du côté de certains pays africains interventionnistes. Plusieurs observateurs classent le Président sénégalais Macky Sall, parmi les membres de cette catégorie, partisans de la solution forte. Est-ce-que c’est à ces derniers que le président Ould Abdel Aziz s’adresse quand il parle de « ceux qui prônent la violence et la guerre, estimant qu'ils peuvent ainsi trouver une solution»? Probablement.
El Boukhary Mohamed Mouemel
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