Dans un communiqué de presse publié ce matin, la Délégation de l'Union Européenne en Mauritanie et les Chefs de Mission de l'Union Européenne se rangent carrément du côté de l’IRA, une organisation illégale qui agit, peu mais violement, en Mauritanie ; et qui fait beaucoup de bruit à l’étranger, en direction de certains pays occidentaux et d’Israël. Les diplomates de l’UE s’insurgent contre le fait que certains hors-la-loi, membres de cette organisation, viennent d’être condamnés en Mauritanie à des peines de prison allant de 3 à 15 ans pour des crimes et actes de violence commis à l’encontre des forces de l’ordre et des populations.
Pour les fonctionnaires de l’UE, ces condamnations ne devaient tout simplement pas avoir lieu. Comme quoi, au fond d’eux-mêmes, ils refusent aux juges mauritaniens le droit d’agir en leur âme et conscience. Ailleurs, l’indépendance de la Justice est pourtant une valeur cardinale fondatrice du fonctionnement des nations modernes, surtout dans les pays eurpéens. Pourquoi les bureaucrates de l’UE, très bien installés dans leur tour d’ivoire à Nouakchott, tiennent-ils implicitement à priver la Mauritanie de ce principe sacro-saint dans un Etat de droit ?
En vertu de quoi se donnent-ils des prérogatives pour juger qu’un verdict prononcé par des juridictions mauritaniennes compétentes est « sévères » ou non ? Je rappelle que la peine maximale dans ce verdict est de15 ans de prison ferme et que préalablement à cela des peines de mort ont été prononcées par les tribunaux mauritaniens contre des terroristes. Pourquoi à l’époque, les diplomates de l’UE n’avaient-ils pas parlé de verdicts « sévères » pour dénoncer les peines capitales ?
C’est vrai qu’aider par tous les moyens la répression du terrorisme sur le territoire mauritanien et partout ailleurs, loin de l'espace géographique du Vieux Continent, participe d’une vision machiavélique qui consiste pour un bon nombre de stratèges européens à "délocaliser la lutte antiterroriste" sans toutefois l'annoncer ouvertement. Seulement, cette approche "d'éloigner la guerre de ses propres frontières", s’est avérée contre productive. Les séries d’attentats commis depuis deux ans en France, en Allemagne, en Belgique et ailleurs, le rappellent. C’est vrai aussi que le terrorisme au sens d’actions armées prend actuellement une coloration principalement "islamiste". Mais il ne faut pas perdre de vue que tout extrémisme idéologique peut facilement franchir le pas et se transformer rapidemet en terrorisme armé. Pour cela, il suffit de peu de choses : un gourou, une idéologie ou un discours quelconque qui en tient lieu, quelques moyens humains et financiers… Des indices vérifiables montrent que l’IRA n’est pas du tout à l’abri d’un tel glissement dangereux. Bien au contraire ! Au sujet de ce risque, des articles de presse ont déjà tiré la sonnette d’alarme, images et preuves à l’appui. J'en citerai un :
Avoir sa propre milice armée est-elle la prochaine étape pour le gourou de l'IRA ?
Pourquoi les représentants de l’UE accordent-ils le titre de « défenseurs des droits de l’homme » à des membres de ces groupes ou d'organisations qui bafouent le droit, en violant la loi et qui portent dans leurs ventres les germes du terrorisme ? Quelle signification donnent-ils au concept de droit de l’homme, quand ils mettent de côté les principes généraux du Droit et les textes juridiques et réglementaires qui les traduisent dans les faits, en vue d'assurer le bon fonctionnement des institutions, la liberté des hommes, la sécurité collective et individuelle, des biens et des personnes ?
Certes, certains procès et actions judiciaires suscitent souvent des controverses, surtout lorsque des gens tendancieux cherchent à les instrumentaliser à des fins politiques et idéologiques. Le gourou de l'IRA et ses adeptes en font leur spécialité. Il est dommage que de hauts responsables, sensés être aussi avertis que les ambassadeurs de l’UE, se laissent piéger par ces hors-la-loi !!
El Boukhary Mohamed Mouemel
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