Avoir sa propre milice armée est-elle la prochaine étape pour le gourou de l'IRA ?

Ils ont l’air bien dans leurs jolis uniformes de stewards, ou de serveurs dans un palace ou hotel "5 étoiles". Mais la vingtaine de beaux garçons que l’on voit alignés en deux rangs sur la photo ont autre chose à faire. Bien bâtis physiquement, et très bien habillés, ces jeunes sont à la solde du chef d’une organisation illégale qui prend la Mauritanie pour cible ou pour champ d'action, mais qui est plutôt active essentiellement hors du pays.

Ils seraient regroupés dans une structure chargée de la sécurité au sein de l'organisation, un genre de bataillon de sécurité qui fournit les gardes de corps du bouillonnant Biram Ould Abeid, leader de l’IRA ; une organisation qui se veut antiesclavagiste et qui développe un discours et des méthodes d'action empreints d'extrémisme violent, de racisme et de haine. Elle se trouve de ce fait frappée d'interdiction par la loi mauritanienne. N'empêche : en seigneur, son chef, Biram, habillé en boubou avec un turban autour du cou, passe ici ses troupes en revue tranquillement, au vu et au su de tout le monde dans un quartier de Riyadh à Nouakchott, en Mauritanie.

Ailleurs, sa position d’hors la loi et son extrémisme ne semblent pas non plus déranger outre mesure. Bien au contraire !! Des voix occidentales influentes lui servent manifestement d'échos efficaces capables d'inluencer quelques dirigeants de leurs pays au point de rendre l'IRA crédible auprès de certaines hautes sphères de décision dans ces Etats. Des succèes curieux enregistrés sur la scène internationale par cette organisation aux mobiles et méthodes douteux !! Ils constituent bien des fois des casse-tête : et pour les autorités et pour les citoyens mauritaniens.qui estiment que l'image de marque de leur pays se trouve en conséquence injustement affectée.

Par contre, Biram et ses amis tirent naturellement pas mal d'atouts de l’écoute favorable dont ils bénéficient à l’étranger. Ils en profitent sur le plan politique, mais aussi et surtout sur le plan financier.

En effet, les hommes de l’IRA seraient bien payés selon le site taqadoumi.net, qui fournit des informations chiffrés au sujet des traitements mensuels des cadres de cette organisation, y compris ses miliciens et leurs chefs:

  • "400000 Un : pour un membre du Bureau Exécutif
  • 3000000 Um : pour le  Conseiller du Président de l’Ira, chargé des relations publiques
  • 150000 UM : pour le président du Comité Sécurité (chef de la milice)
  • 70000 pour chaque milicien".

Une autre source, le Dr Saad Ould Louleid, un grand cadre dissident de l’IRA, confirme de son côté que cette organisation bénéficie de financements extérieurs conséquents. Selon lui, elle détient plusieurs comptes bancaires dans des pays étrangers dont l’Allemagne et le Sénégal.

Avec cet argent et grâce à ses capacités de propagandiste chevronné, Biram Ould Abeid se comporte en gourou. Harangueur infatigable, il a réussi à transformer ses adeptes en une milice fortement endoctrinée où les individus sont aussi dévoués que les membres d'une secte à son chef.

   Aura-t-il l'envie et les moyens de l'équiper en armement, d'en faire une organisation politique avec une branche armée pour servir ses ambitions personnelles qu'ils affichent plus ou moins clairement sous l'étendard de la "lutte pour les droits de l'homme" ? La question ne doit pas être négligée.

El Boukhary Mohamed Mouemel

category: 

Connexion utilisateur